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15 janvier 1868
M. le sénateur, surintendant [le comte de Nieuwerkerke], président. Présents à la séance : M. le secrétaire général, MM. du Sommerard, [Émile] Boeswillwald, Viollet-le-Duc, Questel, des Vallières, Vaudoyer, Tournois, Labrouste, de Guilhermy, Millet et de Soubeyran.
Le procès-verbal de la séance du 17 août 1867 est lu et approuvé.
Église Notre-Dame de Mantes (Seine-et-Oise)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, considère comme très urgents les travaux proposés pour la restauration de cette église et qui font l'objet d'un devis s'élevant à 77 000 Francs.

Il propose, en conséquence, d'en autoriser l'exécution sous la réserve de quelques observations à présenter à l'architecte. Les ressources locales s'élevant à 30 000 Francs, il reste à pourvoir à un déficit de 47 000 Francs dont une partie, soit 30 000 Francs, qui pourrait être mise à la charge du crédit des Monuments historiques à la condition que la Commune parferait le montant du devis en s'imposant de nouvelles ressources et sauf à solliciter un secours du Ministère de la Justice et des Cultes.

La Commission adopte ces conclusions.

Église Saint-Eusèbe à Auxerre (Yonne)

Le devis des travaux proposés pour la consolidation du clocher de cette église s'élève à 41 977 Francs 17 et les ressources dont la Commune paraît devoir disposer atteignent 29 977 Francs 17.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis d'approuver le devis et de mettre à la charge du crédit des Monuments historiques la somme de 12 000 Francs à laquelle il reste à pourvoir, sauf à augmenter cette allocation si la Commune ne réalise pas entièrement le chiffre de ressources qu'elle s'est proposé d'atteindre.

La Commission adopte ces conclusions. 80/15/010/17

Église de La Trinité à Angers (Maine-et-Loire)

L'achèvement de la restauration de cette église fait l'objet d'un devis qui s'élève à 90 000 Francs dont 26 060 Francs concernant des travaux de dégagement de la mise en état du monument pour le service des Cultes. Le devis des travaux de restauration proprement dits se réduit à 66 820 Francs.

La Ville et la Fabrique ont voté pour cette entreprise la 1ère 30 000 Francs et la 2 e 20 000 Francs. Il resterait donc à pourvoir à 16 820 Francs pour assurer l'achèvement de la restauration. M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis de mettre cette somme à la charge du crédit des Monuments historiques.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur et propose d'inviter l'architecte à soumettre à la Commission les dessins du mobilier projeté pour l'église.

Église Saint-Paul d'Issoire (Puy-de-Dôme)

La Commission est d'avis que les projets modifiés du buffet d'orgues et des stalles à établir dans cette église ne sont pas satisfaisants et qu'il y a lieu d'inviter l'architecte à se concerter avec M. [Émile] Boeswillwald pour donner à ces objets mobiliers un caractère plus en rapport avec le monument et des formes mieux appropriées à leur destination.

Statues des Plantagenêt dans l'abbaye de Fontevraud (Maine-et-Loire)

Pour des motifs d'économie et de sûreté les statues des Plantagenêt ne pouvant être installées dans le transept nord de l'église de cette abbaye, la Commission est d'avis, conformément à la proposition de M. le ministre de l'Intérieur, de déposer ces statues dans les petites chapelles absidiales de cette église et de confier l'étude de cette installation à M. Joly-Leterme, architecte attaché à la Commission.

Ancienne cathédrale de Noyon (Oise)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

Le devis d'achèvement de la restauration de la cathédrale de Noyon s'élève à 129 387 Francs 31 dont 95 951 Francs forment un premier chapitre et sont relatifs à des travaux urgents. Les ressources de la Ville et de la Fabrique s'élevant ensemble à 30 000 Francs il resterait à pourvoir à 65 000 Francs pour assurer l'exécution des dits travaux.

La Commission est d'avis d'approuver le devis dont il s'agit et propose d'affecter une somme de 35 000 Francs aux travaux urgents à la condition que la Commune parfera le montant de la somme nécessaire pour leur exécution, sauf pour cela à solliciter le concours du Ministère des Cultes.

Église du Folgoët (Finistère)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission propose d'approuver les travaux projetés pour la restauration de la flèche de cette église et de venir en aide à la Commune en allouant sur le crédit des Monuments historiques la somme de 912 Francs à laquelle il reste à pourvoir pour assurer la complète exécution des travaux qui sont évalués à 2532 Francs. 80/15/010/18

Église de Larchant (Seine-et-Marne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

La Commission n'est pas d'avis d'entreprendre la consolidation de ce monument parce que cette opération entraînerait l'administration à faire des sacrifices beaucoup trop considérables eu égard au résultat qu'on obtiendrait.

Église Sainte-Yved de Braine (Aisne)

Le devis des travaux projetés pour la continuation de la restauration de cette église s'élève à 29 052 Francs 09. La Commune et la Fabrique ont voté des ressources qui s'élèvent ensemble à 4 000 Francs.

Conformément à l'avis de M. Millet, rapporteur, la Commission propose d'approuver ces travaux et d'en assurer la complète exécution en allouant un secours de 25 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

Église de Vivoin (Sarthe)

M. Darcy, architecte attaché à la Commission des Monuments historiques, a étudié un projet pour la restauration de cet édifice et la Commune consacre à cette entreprise des ressources qui, jointes à une allocation de 5 000 Francs accordée pour le Ministère des Cultes, forment un total de 16 409 Francs. L'exécution des travaux de restauration proprement dits étant évaluée à 38 000 Francs. Il reste à pourvoir à un déficit de 21 591 Francs dont la Commission propose de mettre une partie, soit 15 000 Francs, à la charge du crédit des Monuments historiques à la condition que la Commission parfera le montant du devis, sauf pour celle-ci à solliciter un nouveau secours de l'administration des Cultes.

Église de Châtel-Montagne (Allier)

M. Millet, rapporteur, estime que les prix portés au devis dressé par M. Darcy pour la restauration de cet édifice ne sont pas assez élevés et il est d'avis que cet architecte n'a pas donné à son projet une importance suffisante eu égard à la valeur du monument au point de vue de l'art.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur, et propose d'inviter M. Darcy à se conformer à ces observations et de faire une nouvelle étude de restauration.

Église de Saint-Sulpice-de-Favières (Seine-et-Oise)

M. Millet rapporteur.

Suivant la Commission, il serait imprudent d'entreprendre une restauration partielle de ce monument. L'église est fort intéressante, mais elle est dans un tel état et son système de construction est d'une telle légèreté que sa restauration n'est possible qu'autant qu'on disposerait de ressources assez importantes pour entreprendre un travail d'ensemble, lequel nécessiterait au moins 200 000 Francs. Dans ce cas seulement, l'administration pourrait prêter son concours à la restauration dans la proportion d'un tiers de la dépense.

Église de Gourdon (Saône-et-Loire)

M. Millet, rapporteur, expose les modifications que comporterait le projet de restauration de M. Narjoux, architecte, dans le cas où il y serait donné suite.

La Commission est d'avis qu'il n'y a pas lieu d'engager 80/15/010/19 l'administration dans cette entreprise.

Chapelle de Ménigoute (Deux-Sèvres)

M. Millet, rapporteur, ne croit pas devoir proposer l'allocation d'un secours pour la restauration de ce monument qui lui paraît être d'un intérêt très secondaire.

La Commission partage cette opinion.

Château de Nérac (Lot-et-Garonne)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.

Les travaux projetés par la Ville de Nérac pour le dégagement de ce château et son appropriation à des services municipaux étant étrangers à la restauration proprement dite du monument, la Commission propose de ne pas donner suite à la demande de secours formée par cette Ville.

Tour de Constance à Aigues-Mortes (Gard)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose d'allouer sur le crédit des Monuments historiques la somme de 7 826 Francs nécessaire pour la restauration de cette tour.

La Commission adopte ces conclusions.

Église Saint-Julien de Brioude (Haute-Loire)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose d'autoriser M. Mallay à faire faire les copies des peintures qui ont été découvertes dans la chapelle Saint-Michel de cette église et qui se détériorent chaque jour.

La Commission adopte ces conclusions.

Église Notre-Dame-de-Nantilly à Saumur (Maine-et-Loire)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose d'affecter une somme de 5 000 Francs à la restauration de cette église, à la condition que la Ville réunissant de nouvelles ressources à celles qu'elle a déjà votées parfera la somme de 15 000 Francs nécessaire pour assurer l'entière exécution des travaux.

La Commission approuve cet avis.

Église de Mélas (Ardèche)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis qu'il y a lieu d'allouer sur le crédit des Monuments historiques une somme de 6 000 Francs pour l'exécution des réparations urgentes de l'église de Mélas qui présente un grand intérêt au point de vue archéologique.

Cet avis est approuvé par la Commission.

Monument dit de Chilpéric à Chelles (Seine-et-Marne)

M. de Guilhermy, rapporteur, ne voit aucun motif de reporter l'origine de ce monument à la fin tragique de Chilpéric et il propose de laisser à qui de droit le soin de le conserver.

La Commission partage cet avis.

Église de Sisteron (Basses-Alpes)

Conformément à l'avis de M. Questel, rapporteur, la Commission propose d'approuver les travaux projetés pour les réparations urgentes de cette église et de mettre le tiers de la dépense soit 2 650 Francs à la charge du crédit des Monuments historiques sous la condition que la Commune réunira les deux autres tiers.

Pont de Vernay à Airvault (Deux-Sèvres)

La Commission propose de classer ce pont parmi les Monuments historiques.

Le procès-verbal est lu et adopté. 80/15/010/21

18 mars 1868
M. Boinvilliers, président. Présents à la séance : MM. Tournois, chef de la division des Beaux-arts, Millet, Duban, des Vallières, Questel, [Émile] Boeswillwald et Viollet-le-Duc.
Le procès-verbal de la séance du 15 janvier 1868 est lu et approuvé.
Église de Preuilly-sur-Claise (Indre-et-Loire)

La Commission est d'avis que les travaux projetés pour la restauration de cette église présentent tous un caractère d'urgence et que l'importance du monument justifierait l'allocation d'un secours égal au tiers de la dépense qui est évaluée à 88 442 Francs.

Conformément à l'opinion émise par M. [Émile] Boeswillwald, elle n'approuve pas les dispositions proposées pour le couronnement du clocher. Ces dispositions ne lui paraissent pas être en rapport avec le caractère du monument et l'architecte devrait se borner à couronner simplement ce clocher par une corniche à corbeaux et à la couvrir par un toit à pavillon.

Église d'Embrun (Hautes-Alpes)

Conformément à l'avis émis par M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission propose d'engager l'administration à suspendre toute décision en ce qui concerne les travaux de restauration projetés, jusqu'à ce que la Ville ait fait connaître quelles sont les ressources dont elle pourra disposer pour cette entreprise.

Église d'Obersteigen à Wangenbourg-Engenthal (Bas-Rhin)

Cette église nécessite des réparations urgentes qui sont évaluées à 4 600 Francs et pour lesquelles la Commune a voté 500 Francs. M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de faire concourir l'administration à cette entreprise pour une somme de 2 000 Francs à la condition que la Commune réunira le complément des ressources nécessaires, sauf pour cela à solliciter un secours du Ministère de la Justice et des Cultes.

La Commission adopte ces conclusions.

Église de Saint-Leu-d'Esserent (Oise)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

La Commission persiste dans l'opinion qu'elle avait déjà exprimée à l'endroit du parti à prendre pour mener à bien la restauration de ce monument. En conséquence, et contrairement à l'avis émis par l'architecte, elle regarde l'opération de la reprise des piliers comme devant précéder celle de la réfection de la charpente et de la couverture de la nef et des bas-côtés.

Reconstruction de la flèche de l'église Notre-Dame-de-L'Épine L'Épine (Marne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver le projet de cette reconstruction à l'exécution de laquelle il doit être pourvu au moyen de fonds qui sont disponibles. La Commission adopte ces conclusions.

Ancienne cathédrale de Toul (Meurthe)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

Les travaux à exécuter pour la continuation de la restauration de cette église ont fait l'objet d'un devis qui s'élève à 28 078 Francs. La Ville et le département s'imposent la moitié de la dépense et demandent 80/15/010/22 à l'État de pourvoir à l'autre moitié.

La Commission est d'avis qu'en l'état du crédit des Monuments historiques, il y a lieu de ne mettre à sa charge qu'un tiers de la dépense soit 9 359 Francs sous la condition que la Ville réunira le complément des ressources nécessaires sauf, pour cela, à solliciter un secours de l'administration des Cultes.

Église de Pontigny (Yonne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, évalue à 35 000 Francs les travaux urgents restant à effectuer pour la consolidation de ce monument et propose de mettre un tiers de cette dépense à la charge du crédit des Monuments historiques.

La Commission est d'avis de limiter, quant à présent, le concours de l'administration à la somme de 6 000 Francs.

Oratoire des Templiers à Metz (Moselle)

Conformément à l'avis de [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission propose de mettre à la charge du crédit des Monuments historiques la dépense de 348 Francs à laquelle ont donné lieu les travaux de rejointoiement exécutés à la couverture de cet oratoire.

Église de Luxeuil (Haute-Saône)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, ne croit pas devoir proposer l'adoption d'un parti relativement à la demande de secours formée par le préfet, avant que l'architecte ait produit un devis et une note explicative sur les travaux exécutés.

La Commission adopte ces conclusions.

Jubé de l'église Saint-Fiacre au Faouët (Morbihan)

La Commission partage l'avis de M. Viollet-le-Duc, rapporteur, qui propose d'accorder sur le crédit des Monuments historiques un secours de 1 940 Francs pour la restauration de ce jubé.

Château de Falaise (Calvados)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose d'approuver un devis de 31 240 Francs dressé par M. [V.] Ruprich-Robert tant pour l'achèvement de la restauration du donjon et de la chapelle que pour des travaux complémentaires de fouilles et déblais.

La Commission adopte cet avis en émettant le voeu que l'administration puisse affecter à cette entreprise des ressources suffisantes pour qu'on ne soit pas obligé d'interrompre les travaux.

Église de Curzon (Vendée)

Conformément à l'avis de M. Viollet-le-Duc, rapporteur, la Commission estime que cette église présente assez d'intérêt pour être classée au nombre des Monuments historiques.

Ruines du Donjon de Domfront (Orne)

M. Questel, rapporteur, propose de laisser à la charge de la Commune la dépense à laquelle devront donner lieu les travaux de déblaiement projetés pour le dégagement de ces ruines.

La Commission adopte ces conclusions.

Église de Saint-Dié (Drôme)

M. Questel, rapporteur, critique le projet présenté par la Ville pour l'achèvement du clocher de cette église. A ses yeux, les constructions projetées auraient trop d'importance, surchargeraient la partie existante d'une façon inquiétante et laisseraient d'ailleurs beaucoup à désirer sur le rapport des proportions. En conséquence, le rapporteur propose de demander la production d'un projet plus sage et répondant mieux à la situation 80/15/010/23 comme au caractère de l'édifice.

La Commission adopte ces conclusions.

Église de Villeneuve-le-Comte (Seine-et-Marne)

M. Millet, rapporteur.

La Commission est d'avis d'approuver le devis de 28 000 Francs dressé pour l'achèvement de la restauration et de mettre la moitié de cette somme à la charge du crédit des Monuments historiques, sous la condition que la Commune réunira le complément des ressources nécessaires pour la complète exécution des travaux.

Église de Saint-Aignan (Loir-et-Cher)

Conformément à l'avis de M. Millet, rapporteur, la Commission propose d'ajourner l'examen du projet d'achèvement de la restauration de cette église jusqu'à ce que la Commune ait fait connaître le chiffre des ressources qu'elle est à même d'affecter à cette entreprise.

Église Notre-Dame-de-Nanteuil à Montrichard (Loir-et-Cher)

M. Millet, rapporteur.

La Commission est d'avis que ce monument ne présente pas assez d'intérêt pour que l'administration puisse donner suite à la demande de secours formée pour sa restauration.

Église de Javarzay (Deux-Sèvres)

La Commission partage l'opinion de M. Millet, rapporteur, qui regarde la production d'un nouveau travail graphique comme indispensable pour émettre un avis utile et motivé sur les travaux de restauration projetés.

Église Saint-Maclou de Pontoise (Seine-et-Oise)

M. Millet, rapporteur.

La Commission est d'avis que la situation du crédit des Monuments historiques ne permet pas d'affecter des fonds à la restauration de cet édifice qui ne présente au point de vue de l'art qu'un intérêt très secondaire.

M. des Vallières, Inspecteur général, que Son Excellence a chargé d'examiner une fresque récemment découverte dans cette église, expose à la Commission que cette peinture qui paraît remonter au XVIIe siècle est complètement dépourvue de caractère et n'a rien qui la recommande à l'attention.

Le procès-verbal est lu et adopté. 80/15/010/24
25 juin 1868
M. le comte de Nieuwerkerke, [surintendant], président. Présents à la séance : MM. [Émile] Boeswillwald, de Guilhermy, Mérimée, Millet, Questel, du Sommerard, Tournois, des Vallières, Vaudoyer et Viollet-le-Duc.
Le procès-verbal de la séance du 18 mars 1868 est lu et adopté.
Hôtel de ville de Compiègne (Oise)

M. le comte de Nieuwerkerke expose à la Commission que la statue de Louis XII à placer sur la façade de cet Hôtel de ville ne pourrait être exécutée en pierre, attendu le danger qu'il y aurait à entamer cette façade pour y relancer la pierre nécessaire pour cette statue.

En conséquence, M. le président propose de faire exécuter la statue en bronze, ce qui serait prendre un parti dont les exemples ne manquent point.

La Commission adopte les conclusions de M. le président.

Château d'Arques (Seine-Inférieure) Projet d'acquisition par l'État.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, qui a été chargé de faire un rapport sur l'état de conservation des ruines du château et d'apprécier la valeur de cette propriété, est d'avis que le prix de 60 000 Francs demandé par le propriétaire n'est pas exagéré. Toutefois il fait observer que la propriété n'est pas parfaitement délimitée sur tous les points et que la détermination précise de ses limites devrait être l'une des conditions mises à l'acquisition par l'État.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur et laisse à l'administration le soin de poursuivre la solution de cette affaire en ce qui concerne la délimitation des terrains et le mode de paiement à adopter pour l'acquisition.

Église de La Trinité à Vendôme (Loir-et-Cher)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'allouer 60 000 Francs pour la restauration de cette église, à la condition que la Ville réunira une somme égale pour parfaire le montant du devis qui s'élève à 120 000 Francs.

M. Viollet-le-Duc est d'avis qu'en l'état d'insuffisance du crédit des Monuments historiques on devrait s'appliquer exclusivement à la restauration du clocher qui est la partie de beaucoup la plus intéressante dans l'édifice.

La Commission adopte ces conclusions et propose de concourir à la restauration du clocher pour les deux tiers de la dépense.

Église de La Trinité d'Angers (Maine-et-Loire) Projet de stalles et de buffet d'orgues.

La Commission adopte les observations de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, en ce qui concerne les dispositions projetées pour les stalles et le buffet d'orgues. L'architecte, M. Joly-Leterme, sera invité à se conformer à ces observations. 80/15/010/25

Église de Château-Landon (Seine-et-Marne)

Sur la proposition de M. Millet, rapporteur, la Commission est d'avis de mettre à la charge du crédit des Monuments historiques l'excédent de dépense de 5 043 Francs 57 auquel ont donné lieu les derniers travaux de restauration exécutés.

En ce qui concerne les travaux complémentaires à exécuter pour l'achèvement de l'entreprise, la Commission propose de les approuver en y concourant comme pour les précédents travaux, dans la proportion d'un tiers de la dépense qui est évaluée à 22 485 Francs.

Église de Saint-Maixent (Deux-Sèvres)

M. Millet, rapporteur, n'approuve pas les dispositions projetées pour la restauration du bas-côté nord de cet édifice et indique la manière dont il conviendrait de procéder à cette restauration.

La Commission adopte les observations du rapporteur, auxquelles l'architecte devra se conformer.

Église d'Ébreuil (Allier)

Sur l'avis de M. Millet, rapporteur, la Commission approuve les travaux proposés pour la restauration de ce monument, sous la réserve de ceux de couverture à effectuer au collatéral du choeur et aux chapelles, couverture pour laquelle il conviendrait d'employer de la tuile au lieu d'ardoises comme le propose l'architecte.

En ce qui concerne les moyens de pourvoir à la restauration, la Commission propose de ne s'occuper, quant à présent, que des travaux de la 1ère catégorie du devis, qui sont évalués à 27 950 Francs et d'y affecter une somme de 15 000 Francs, à la condition que la Commune réunira le complément des sommes nécessaires, sauf, pour cela, à solliciter un secours du Ministère de la Justice et des Cultes.

Église de Saint-Genou (Indre)

M. Millet, rapporteur, est d'avis de ne pas affecter des fonds à l'exécution des travaux projetés pour cette église, attendu que les devis concernent le clocher, qui ne présente aucun intérêt, et que les autres concernent exclusivement l'entretien. Il désapprouve le projet dressé pour la construction d'une sacristie. Cette construction ferait un très mauvais effet et serait d'ailleurs fort incommode.

Église de Bourg-Saint-Andéol (Ardèche)

M. Questel, rapporteur, regarde comme très incomplet le projet de restauration qui a été transmis par la Commune et propose de charger l'un des architectes de la Commission de rédiger un projet complet en respectant toutes les dispositions anciennes du monument.

La Commission adopte ces conclusions et propose de confier à M. Révoil, la rédaction du nouveau projet.

Église d'Ambierle (Loire)

M. Questel, rapporteur.

La Commission exprime l'avis que ce monument présente un trop médiocre intérêt pour être l'objet d'une allocation sur le crédit des Monuments historiques. En conséquence elle propose de ne pas donner suite à la demande de secours formée par la Commune. 80/15/010/26

Église de Simorre (Gers)

Le devis des travaux de restauration proposé s'élève à 19 534 Francs, mais, en retranchant les travaux qui n'ont pas un caractère d'urgence, il peut être réduit à 13 266 Francs.

Les ressources locales s'élevant à 8 400 Francs, la Commission propose de pourvoir au déficit en allouant un secours de 4 866 Francs 75 sur le crédit des Monuments historiques.

Achat de dessins : église de Royat, Croix de Royat (Puy-de-Dôme)

La Commission examine des études de monuments du Puy-de-Dôme qui lui sont soumis par M. Bruyerre, architecte.

La Commission appréciant le mérite de ce travail est d'avis d'accepter l'offre faite à l'État de les lui vendre pour les archives de la Commission et les estime à une somme de 2 000 Francs.

Le procès-verbal est lu et approuvé. 80/15/010/27

21 juillet 1868
M. le comte de Nieuwerkerke, [surintendant], président. Présents à la séance : MM. [Émile] Boeswillwald, de Guilhermy, Mérimée, Millet, du Sommerard, Tournois, des Vallières, Vaudoyer et Viollet-le-Duc.
Le procès-verbal de la séance du 25 juin 1868 est lu et adopté.
Projet de reconstruction de l'Hôtel de ville de Toulouse (Haute-Garonne)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.

Ce projet a soulevé la question suivante qui est soumise à l'examen de la Commission : y a-t-il des motifs sérieux de conserver en place certaines parties des anciens bâtiments de l'Hôtel de ville, qui auraient au point de vue de l'art ou des souvenirs historiques un intérêt considérable, ou bien ces restes ont-ils trop peu de valeur pour qu'il soit raisonnable de sacrifier à leur conservation des dispositions convenables à des projets d'ensemble ?

Suivant le rapporteur, les restes dont il s'agit ne présentent pas assez d'intérêt pour que si la reconstruction projetée était une oeuvre utile, leur conservation doive faire obstacle à la réalisation de cette oeuvre. Toutefois les constructions comprises dans le périmètre de l'Hôtel de ville constituent une profession historique dont l'ensemble a une valeur exceptionnelle si l'on se reporte aux souvenirs qui s'y rattachent, à la superficie qu'il présente et à sa situation au milieu de la Ville. Or, en prévision des éventualités qui peuvent se produire pour une ville de l'importance de Toulouse, où les services publics sont peut-être appelés à s'accroître considérablement, il paraît contraire à la prudence d'engager les ressources municipales dans une opération dont le résultat est éventuel et qui aura pour conséquence de restreindre à tout jamais le périmètre de l'Hôtel de ville. Il serait plus sage de conserver, sinon ce dédale de constructions de toute nature, au moins certains points principaux, de les relier adroitement, de les restaurer et de former ainsi un ensemble de bâtiments utiles, appropriés à leur destination et marquant les développements successifs de la vieille capitale du Languedoc.

Par ces motifs, qui ne s'appuient pas sur la conservation de quelques restes insignifiants, mais qui tiennent à des considérations d'un ordre beaucoup plus élevé, le rapporteur propose de ne pas approuver le projet de la Ville de Toulouse et d'engager l'administration municipale à conserver en principe les bâtiments les plus importants de l'Hôtel de ville en les restaurant et en les reliant, suivant les besoins, par des constructions nouvelles. 80/15/010/28

Ces conclusions sont adoptées par la Commission à l'unanimité.

Ancien couvent des Augustins à Toulouse (Haute-Garonne)

Suivant la Commission, il serait très regrettable de donner suite au projet qu'aurait formé la Ville de Toulouse de démolir une partie des bâtiments qui composaient autrefois ce couvent. Indépendamment de l'intérêt d'art qui milite en faveur de la conservation de l'ensemble de ces bâtiments, il y aurait avantage pour la Ville à se réserver, en respectant cet ensemble, la faculté de les utiliser un jour pour l'agrandissement du musée et de l'École des Beaux-arts qui sont à l'étroit dans la partie de ce couvent qu'ils occupent.

En conséquence, la Commission propose d'inviter M. le préfet à s'opposer, quant à présent, à la démolition projetée et de charger M. [Émile] Boeswillwald, Inspecteur général, de faire un rapport sur cette affaire afin que l'administration puisse statuer avec une parfaite connaissance des choses.

Église de Saint-Pierre-de-Fursac (Creuse)

Conformément à l'avis de M. Millet, rapporteur, la Commission regarde cet édifice comme étant complètement dépourvu d'intérêt au point de vue de l'art. Elle propose en conséquence de ne pas donner suite à la demande de secours formée par la Commune et de transmettre le dossier de cette affaire au Ministère des Cultes.

Église Saint-Laurent de Parthenay (Deux-Sèvres)

La Commission adopte les observations du rapporteur, en ce qui concerne le projet de restauration du porche de cet édifice, et propose de les faire connaître à l'administration locale en l'invitant à s'y conformer.

Église Sainte-Marie-du-Mont (Manche)

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission propose d'autoriser les travaux projetés à cette église mais de ne pas faire prendre part l'administration à cette entreprise, attendu qu'ils auront pour conséquence de modifier une disposition ancienne.

Église Saint-Hilaire de Poitiers (Vienne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

La Commission émet l'avis que de faire concourir le département des Beaux-arts pour une somme de 100 000 Francs aux travaux de restauration et de reconstruction de l'église Saint-Hilaire serait faire peser sur le crédit des Monuments historiques une charge beaucoup trop lourde. En conséquence elle propose d'exposer la situation à l'administration des Cultes et de lui représenter que la nature de l'entreprise justifierait plutôt de sa part l'allocation de la somme importante qui est demandée à l'État.

Abbaye de Fontevraud (Maine-et-Loire) (statues des Plantagenêts)

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission propose d'adopter les dispositions en ce qui concerne l'installation de ces statues dans les trois chapelles absidiales de l'abbaye et d'allouer sur le crédit des Monuments historiques une somme de 13 030 Francs à l'appropriation intérieure de ces chapelles, à la condition que le Ministère de l'Intérieur prendra à sa charge la dépense de 12 977 Francs afférente aux réparations extérieures des dites charpentes. 80/15/010/29

Église de Vernouillet (Seine-et-Oise)

Sur le rapport de M. des Vallières, la Commission propose d'admettre en principe que l'église pourra concourir à la moitié de la dépense à prévoir pour la restauration, à la condition que la Commune réunira des ressources équivalentes à l'autre moitié.

[Monument de] La Canonica de la Mariana en Corse

M. Mérimée saisit la Commission de l'intérêt qu'il lui paraît avoir à assurer la conservation de ce monument qui est le seul en France parmi les églises inspirées de l'architecture pisane auquel il serait possible de restituer son ancien caractère.

La Commission partage cet avis et propose de charger M. [Émile] Boeswillwald, Inspecteur général, de visiter l'édifice et de rédiger un rapport sur les mesures à prendre pour sa conservation. 80/15/010/30