François Ier à Antoine Du Bourg
. — Valence
1. Montre et envoi au camp du roi d’une troupe de 1 000 hommes arrivé à Suse avec les capitaines Christophe Colonna et Jean Barthélemy, sous le commandement d’Hippolyte de Gonzague. 2. Ravitaillement en vin de la garnison de Turin. 3. Envoi des chevaux destinés à l’artillerie vers le camp du roi.
- Orig. scellé d’un cachet de cire rouge en partie disparu au verso. Arch. nat., J 965, dossier 5, pièce n° 11, 20,3 cm x 28,8 cm, papier, 1 page.
Monsr le Chancellier,
[1.] J’ay receu la lettre que vous m’aviez escripte du ixme de ce mois et par icelle entendu ce que vous a fait sçavoir Monsr d’Humieres par ung brevet encloz dedans sa lettre touchant l’arrivee à Suze des cappitaines Christofle Colonne et Jehan Berthelemy soubz le sr Ypolithe de Gonzague, lesquelz demandent paiement pour mil hommes de pied. Et pour vous respondre à cela, je vous prie, Monsr le Chancellier, que, incontinant la presente receue, vous faciez envoyer ledict paiement audict sr de Humieres, auquel vous escriprez qu’il en face faire incontinant la monstre et les paier et que, cela fait, il donne ordre de les faire marcher en la plus grande dilligence qu’il sera possible droict en mon camp. Et si ainsi estoyt qu’il peust trouver moyen que, en leur baillant à chascun ung escu sur la main, ilz se voulsissent retirer en mondict camp pour, la, faire leur monstre et recevoir le reste de leurd. paiement, je trouveroys cela merveilleusement bon et à propoz. Neantmoins, s’il ne peult accorder cela avecques eulx, qu’il les face paier entierement pour ung mois.
[2.] J’ay veü au demourant, par vostred. lettre, l’ordre et provision que avez donnee tant pour le recouvrement du vin que pour faire haster les bestes de charge et bottes de cuyr qui sont necessaires pour le fait du reffreschissement de ceulx de Thurin, dont j’ay esté et suis tres aise. Car entendez, Monsr le Chancellier, que cela m’est d’une grande importance et consequence. Et fault que, pour tout ce mois pour le plus tard, ledict reffreschissement soit fait.
[3.] J’ay aussi veü tout ce que m’avez envoyé venant de Montchenu faisant mencion des Suisses, à quoy ne m’estandray vous faire aultre response, vous priant incontinant faire partir les chevaulx de l’artillerie qui sont revenuz de Bourg à Lyon et dont avez escript à Villandry pour eulx en aller en mon camp le plus dilligenment qu’il sera possible.
Priant Dieu, Monsr le Chancellier, qu’il vous ayt en sa saincte et digne garde.
Escript à Vallence le xime jour d’aoust mil vc xxxvi.
