François I^er à Antoine Du Bourg

[adresse au dos] À mons^r le chancellier.

Mons^r le Chancellier,

[1.] J’ay achevé de depescher Marellac porteur de cestes pour s’en retourner devers La Forest et l’ay si bien et si amplement instruict de ce qu’il aura à luy faire entendre de ma part pour selon cela se conduire et gouverner, qu’il me semble qu’il ne se y peult pour le present riens adjouxter.

[2.] Reste maintenant à faire fournyr par voye de banque et lettre de change audit de La Forest à Constantinople la somme de dix mil deux cens escuz soleil dont j’entens les cinq mil tumber es mains dudit de La Forest et les cinq mil deux cens qui restent estre convertiz et employez es choses que vous verrez plus à plain contenues et declairees au memoire que je vous envoye cy dedans encloz, vous priant, Mons^r le Chancellier, trouver moyen de depescher incontinant ledit Marellac, et pour cest effect parler au president Grimaldy ou autres personnaiges estans par dela que vous adviserez affin de faire fournir ladite partie audit Constantinople, en leur baillant tel interest que vous pourrez arrester avec eulx. Mais sur tout asseurez si bien cest affaire qu’il n’y ayt point de faulte que ladite partie ne soit fournye car vous savez de combien cela importe. Et au reste vous ferez delivrer et bailler comptant es mains dudit Marellac la somme de cinq cens escuz soleil que je luy ay ordonnee pour faire son voyaige.

[3.] Vous priant encores une foiz de le depescher incontinant à ce que sondit voyaige ne puisse estre aucunement retardé. Et aprés que vous aurez satisfaict à tout ce que je vous escriptz, rompez ledit memoire dont cy dessus est faicte mencion car je n’est ja besoing qu’on le veoye, et me faictes responce à la presente et vous me ferez tres singullier plaisir

Priant Dieu, Mons^r le Chancellier, qu’il vous ayt en sa saincte et digne garde.

Escript à Vallence le xxi^e jour d’aoust mil v^c xxxvi.

Françoys.

J. Breton.

[note dorsale, d’une écriture contemporaine] Le roy pour le faict de Marillac.