François I^er et Jean Breton à Antoine Du Bourg

[adresse au dos] À mons^r le chancellier.

Mons^r le Chancelier,

[1.] Vous savez de combien il est requis et necessaire de user de dilligence au reffreschissement de gens et de vins de la garnison qui est en la ville de Thurin, par quoy je vous prie faire dilligenter de recouvrer les bestes et bottes de cuyr qu’il fault pour porter led. vin. Et me faictes savoir si mons^r de Humieres vous aura escript si l’on pourra trouver led. vin a Ambrun et es environs ou non, car s’il n’y avoit ordre d’en prandre la, il fauldra que vous regardiez ou l’on en pourra recouvrer d’ailleurs.

[2.] Au demourant, pour ce que led. s^r de Humieres m’a fait savoir du v^me de ce moys qu’il estoit sorty de Thurin ung nombre de gens de pyé jusques à bien deux cens qui ont prins le chemyn du Bourg d’Uysant pour aller droit à Lyon, je vous prie incontinant donner ordre que s’ilz passent en ma ville de Lyon, ilz soient prins et arrestez affin que s’ilz n’ont congié de leur cappitaine, ilz soient pugniz de telle pugnicion que ont esté les autres qui se sont en ceste sorte partiz de leur enseigne sans led. congié. En quoy faisant, vous me ferez service tres agreable.

Priant Dieu, Mons^r le Chancellier, qu’il vous ayt en sa saincte et digne garde.

Escript a Vallance le viii^me jour d’aoust mil v^c xxxvi.

Françoys.

Mons^r le Chancellier,

[3] Depuis ceste lettre escripte j’ay receu la votre du vii^e de ce moys, par laquelle ay veu l’ordre que avez donnee à la depesche du s^r d’Alas pour aller a Thurin, aussi au faict de l’estappe pour la bende du s^r de Canaples dont j’ay esté tres aise. Au regard du cardinal de Tournon dont m’escripvez, je vouz advise que je luy manday hier s’en aller à Lyon, ce que je suys seur qu’il fera.

Breton.

[note dorsale, d’une écriture contemporaine] Le roy pour le faict du reffreschissement de Thurin.