François Ier à Antoine Du Bourg
. — Valence
1. Besoin d’argent pour payer la solde d’un mois de 11 600 soldats et 530 chevaux-légers recrutés en Italie par les ambassadeurs de France à Venise et le sieur de Veulcy. 2. Ordre de faire remettre 10 000 écus soleil au trésorier de l’extraordinaire à cette fin. 3. Ordre de verser de l’argent à Anne de Montmorency et 10 000 écus soleil à Jean Joachim de Passano.
- Orig. jadis scellé d’un cachet de cire rouge au verso. Arch. nat., J 965, dossier n° 5, pièce 14, conservé au Musée de l’histoire de France sous la cote AE II 601, 19,5 cm x 24,8 cm, papier, 1 page.
Monsr le Chancellier,
[1.] J’ay eu lettres de mes ambassadeurs à Venize1 et de Veulcy2, par lesquelles ilz me font sçavoir la bonne dilligence qu’ilz ont faicte par dela de trouver gens tant de cheval que de pied pour estre emploiez en l’effect que vous entendez, tellement qu’ilz ont assemblez xim vic hommes de pied et vc trente chevaulx legiers dont la soulde d’un mois entier monte, comprins ixc escuz baillez au conte de la Mirandolle d’une part, et m escuz soleil d’autre pour parties inoppinees, xlixm iiic xv escuz soleil, et qu’ilz n’ont, par dela, tant des xxxiiiim escuz soleil que led. Veulcy y a derrenierement portez que des preceddens qui y avoient esté envoyez et aussi illec emprunctez, que xlm viic lxxviii escuz, qui seroit faulte de fons viiim vc xxxvii escuz soleil sans les autres parties a paier qui peuvent seurvenir.
[2.] Par quoy est chose plus que requise et neccessaire, incontinant la presente receue, faire mectre, es mains du tresorier de l’extraordinaire de mes guerres, jusques à la somme de dix mil escuz soleil pour satisfaire à ce que dessus, et luy ordonner la faire seurement porter en poste et dilligence aux dessusd. par la voye que ce courrier, porteur de la presente lettre, fera entendre et qu’il les guydera et aydera à porter portion de lad. partie, car entendez, Monsr le Chancellier, que l’execucion de l’affaire susd. demoreroit inparfait si lad. partie de xm escuz soleil ne leur est promptement envoyee ainsi qu’ilz m’ont fait sçavoir, chose qui me seroit merveilleusement prejudiciable pour les raisons que bien entendez.
[3.] Par quoy vous prie que en ce n’y ait faulte et m’advertissez de ce que faict en aurez. Aussi est besoing faire tenir deniers à mon cousin le grant maistre suyvant ce que je vous ay naguieres escript et fornir les autres xm escuz soleil que le sieur de Vaulx Jehan Joaquin a faict delivrer pour mes affaires aud. Venize.
Et à Dieu, Monsr le Chancellier, qu’il vous ait en sa garde.
Escript a Vallence le xxie jour d’aoust mil vc trente six.
