École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Notre-Dame de Chartres » Tome premier » 1198, janvier

« De augmento Cantorie. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 92; et carton 28 bis, fol. 42 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Raginaldus, divina permissione, Carnotensis ecclesie minister humilis, omnibus Christi fidelibus, tam futuris quam presentibus, ad quos presentes littere pervenerint, salutem in Domino. Ad decorem domus Dei pertinet et honorem ut personatus ecclesiastici, qui majores dignitate sunt et nomine, stipendiis quoque sint et redditibus ampliores, ne quos forinsecus attollit dignitatis et nominis magnitudo intus premat rei familiaris angustia. Eapropter, precibus et mandato sanctissimi patris Celestini, pape, et precibus venerandi domini Michaelis, Senonensis archiepiscopi, libenti obtemperantes animo, personatum Cantorie Carnotensis, dignitate et nomine eminentem, stipendiis vero exilem, redditibus augmentare curavimus, in jus ejusdem personatus et augmentum perpetuum transfundentes pariter et donantes redditum quem apud abbatiam Sancti-Johannis-de-Valeia annuatim soliti sumus percipere, qui dicitur prebenda de Curvavilla1 ; ita ut de cetero eumdem redditum libere, quiete et integre percipiat quicumque Precentor Carnotensis extiterit. Redditus autem iste his constat, scilicet : quatuor modiis et sex sextariis annone, ad precium et valorem annone de Loeno, et duobus modiis avene, duobus quoque modiis vini, pisorumque duobus sextariis, pariter et sexaginta solidis, his tribus terminis, scilicet : , in capite Jejuniorum, , persolvendis2. Quia vero iste redditus, ad presens, nostra donatione a quodam clerico possidetur, quousque ipsum a dicto clerico, per commutationem beneficii competentis vel alio justo modo, liberari et vacare contingat, sepedicto personatui assignamus et statuimus decem libras, in molendinis nostris annonariis de Pongoino, interim capiendas, scilicet centum solidos, et reliquos centum solidos. Capitulum quoque Carnotense, ad ejusdem personatus augmentationem, quod nos gratum habemus et acceptum, centum solidos confert et assignat, in computatione que dicitur tornus sive computatio de , singulis annis, capiendos3. Actum est hoc publice et sollempniter in capitulo Carnotensi, presente venerando domino Michaele, Senonensi archiepiscopo, anno gracie MºCºXCºVIIº, mense januario. Quod ut firma et perhenni stabilitate perseveret, presenti scripto et sigilli nostri fecimus impressione muniri. »


1 Le prieuré de Saint-Nicolas de Courville dépendait de l'abbaye de Saint-Jean-en-Vallée depuis la cession que lui en avait faite l'abbaye de Marmoutier (voir p. 131, note 1). Le grand-chantre de l'église de Chartres jouit jusqu'à la Révolution de la prébende perçue sur les fruits de ce prieuré.
2 Le Nécrologe (voir t. III de cet ouvrage), à la date du 3 des ides de février, dit que Renaud de Mouçon fit cette donation à cause de l'amitié qu'il portait au chantre Crépin de Dreux.
3 Ce Compte de la Purification était appelé aussi la prêtrière du Petit-Compte. Cette prêtrière n'était formée que de biens et droits venus au Chapitre par déshérences, aubaines, forfaitures et confiscations, dans l'étendue de toutes ses seigneuries et justices : le produit en servait à acquitter la lamproie, sorte de gros accordé à chaque chanoine après deux ans de canonicat. On a beaucoup discuté sur l'étymologie de ce mot de lamproie : les uns le font venir de lenta prœda, parce qu'on n'en jouissait qu'après deux ans de stage ; les autres, d'après Rouilliard, disent qu'on avait adopté ce nom « pour ce que cette distribution estoit prou bastante pour avoir une bonne lamproie en Caresme, qui d'ordinaire n'est pas loing de la Chandeleur. » Il va sans dire que nous préférons la première de ces étymologies.