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Orientation archivistique

Le chartrier

Les fonds de l’évêché et du chapitre cathédral de Chartres ne sont, à de rares exceptions près, pas antérieurs à l’incendie qui a détruit la cathédrale en 1194. Ils ont été versés en 1793 aux Archives départementales d’Eure-et-Loir, alors installées au palais épiscopal avec le reste des services de la Préfecture. Ces archives ont souffert de tribulations incessantes : elles ont occupé successivement la chapelle Saint-Piat, dans le prolongement du chevet de la cathédrale, puis les combles de la Cour d’Assise de 1823 à 1854, un bâtiment trop étroit ensuite, avant d’être transférées en 1907 au Grand Séminaire où elles se trouvent toujours.

Les saisies révolutionnaires ont été accompagnées d’actes de vandalisme : la grande masse des pièces de procédure qui constituait la moitié du fonds du chapitre a été brûlée. Plus tard, des registres d’actes capitulaires en ont été distraits pour être cédés à la Bibliothèque municipale de Chartres, sous prétexte de gagner de la place. Au moment où Lucien Merlet est nommé archiviste d’Eure-et-Loir, en 1852, les séries n’ont pas encore reçu leur cotation définitive, et les documents sont regroupés pêle-mêle dans les liasses.

Le fonds du chapitre cathédral constitue pourtant l’ensemble le plus remarquable de ce dépôt. Aujourd’hui au cœur de la série G, il porte les cotes G 130 à G 2920. L’inventaire moderne suit à peu près un classement opéré en 1780 et reporté dans six volumes d’inventaire : dans son état de 1852, le fonds en est un reflet assez exact, bien qu’endommagé par la Révolution. Il est conservé dans des layettes numérotées de I à CXVI, dites « caisses » jusque dans le Cartulaire de Lépinois et Merlet. Il n’existe aucune table de concordance de cette cotation empirique ancienne (C. pour caisse suivi d’un chiffre romain) et la cotation actuelle, mais l’usage de l’Inventaire du chapitre en 6 volumes de 1780 permet de s’y retrouver assez rapidement.

Les cartulaires

Plusieurs compilations médiévales et modernes ont été exploitées par les éditeurs (Stein no 882-886), qui ont ignoré un manuscrit conservé à Toulouse (Stein no 886).

Documents nécrologiques

Lépinois et Merlet ont joint à leur cartulaire un nécrologe dressé par leurs soins à partir d’un ensemble de documents nécrologiques alors conservés pour l’essentiel à la Bibliothèque municipale de Chartres, dont voici la liste :

  • BM Chartres no 25 et BM de Saint-Etienne, avant 1120
  • AD Eure-et-Loir, G 31, moderne
  • BM Chartres no 26, XIIe au XVe siècle
  • BM Chartres no 27, XIIIe siècle
  • BM Chartres no 18 et 30, XIVe siècle
  • BM Chartres no 28, XVe siècle
  • Bibl. nat., n. a. lat. 31, XVIIe siècle

La plupart de ces documents ont été vus et édités par Auguste Molinier, Obituaires de la province de Sens. Tome II. Diocèse de Chartres, Paris, 1906, à mettre à jour pour les descriptions codicologiques et l’état des documents chartrains détruits en 1944, du Répertoire des documents nécrologiques… de Jean-Loup Lemaitre, t. I, no 899-915.

Sources extérieures

Une partie des pièces réunies par Lépinois et Merlet ne sont pas des actes, mais de petits traités reliés :

  • le Tractatus de aliquibus nobilitatem et antiquam fundacionem Carnotensis ecclesie tangentibus, désigné sous le nom d’usage de Vieille Chronique, daté de 1389 et conservé à la Bibliothèque municipale de Chartres (BM Chartres) sous la cote 18.
  • le Polypticon ecclesiae beatae Mariae Carnutensis, de 1300, BM Chartres n° 24.

Quelques dossiers peu volumineux concernant le chapitre cathédral de Chartres sont conservés aux Archives nationales sous les cotes L 729 et S 3244. Ils touchent en majorité la période moderne, et Lépinois et Merlet ne semblent pas s’en être servis.