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De terris Aquiline et usuario nostro.

  • B Bib. nat. de Fr., ms. lat. 10996, cartulaire.
  • a Cartulaire de l'abbaye de Notre-Dame de la Roche, A. Moutié (éd.). Paris : 1862.
D'après a.

Almaricus, comes Montisfortis1Francie constabularius, notum facimus quod nos, assensu et voluntate Beatricis2, uxoris nostre, pro animabus antecessorum et successorum nostrorum, dedimus et concessimus, in puram et perpetuam elemosinam, abbati et conventui de Roscha, ordinis Sancti Victoris Parisiensis, centum et sexaginta arpenta tam terre arabilis quam pratorum in loco qui vocatur Marescheria3, ibi in perpetuum pacifice possidendum : concessimus eciam eisdem in plana et communi foresta nostra4 nemus vivum ad edificandum et nemus mortuum ad ardendum extra defensa ; et animalium suorum pascua in dicta communi et plana foresta extra defensa. Ipsi autem, in ecclesia de Roscha5, genitoris et genetricis nostre, nostri et uxoris nostre, et Guidonis, Bigorensis comitis6, fratris nostri, imperpetuum anniversaria facere tenebuntur. De dictis autem centum et sexaginta arpentis retinere poterunt ad nemus decem arpenta circa domum suam7. Ut autem in perpetuum elemosina et donatio ista robur firmitatis obtineat, presentes litteras sigillo nostro fecimus confirmari. .


1 Voir pour le titre de comte notre Cartul. des Vaux de Cernay, t. I, p. 254, notes.
2 Béatrix, fille et héritière d'André de Bourgogne, dauphin de Viennois, fut mariée, fort jeune encore, à Carcassonne, en 1214, et, selon le nécrologe de Port-Royal, elle mourut en 1248.
3 Ce lieu s'appelait autrefois la Marchesserie et est situé dans la commune de Vieille-Église. C'est là que les premiers ermites de la Roche, dès les premiers temps de leur établissement, avaient acheté une maison dans laquelle ils avaient établi une colonie de leurs frères. Cette maison ayant été supprimée, la Marchesserie prit le nom de fief de la Petite-Rouche, et son emplacement porte encore le nom des Rouches, que la carte des chasses de Berthier (1764) appelle à tort les Rouges. — L'abbé Lebœuf, t. VIII, p. 43, et, d'après lui, M. Guérard, ont pris ce lieu pour le bois des Maréchaux, situé tout près et au nord de l'abbaye des Vaux de Cernay. Ce bois ne prit ce nom que lorsque le titre de maréchal de la foi fut devenu héréditaire dans la maison de Lévis, qui le possédait de temps immémorial. Antérieurement il était nommé le bois des Chevaliers, nemus militum, comme nous l'apprend une charte de l'année 1218, imprimée dans le Cartul. de Notre-Dame de Paris, t. I, p. 111. (Voyez plus loin notre Notice historique de l'abbaye de la Roche.)
4 Il faut entendre par ces mots la partie de forêt accessible à tous les usagers, par opposition aux mots extra defensa, qui expriment les endroits interdits ou les jeunes taillis. — La partie de forêt la plus voisine des Rouches a conservé le nom de bois des Yvelines.
5 C'est bien l'église abbatiale de la Roche et non la maison de la Marchesserie.
6 Gui, comte de Bigorre par suite de son mariage avec Pétronille de Cominges, était frère puîné d'Amaury, et fut tué en juillet 1220 au siège de Castelnaudary. Il était père de Pétronille, dame de Rambouillet, mariée en 1239 à Raoul de la Roche-Tesson.
7 Ce bois n'existe plus autour des ruines de la maison.