École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Notre-Dame de la Roche » Chartularium Abbatiæ Beatæ Mariæ de Roscha » De uno sextario hybernagii in granchia de Doinviller.

De uno sextario hybernagii in granchia de Doinviller.

  • B Bib. nat. de Fr., ms. lat. 10996, cartulaire.
  • a Cartulaire de l'abbaye de Notre-Dame de la Roche, éd. Auguste Moutié, Paris, 1862.
D'après a.

Universis presentes litteras inspecturis, Ebrardus de Levesvilla1, miles, salutem in Domino vero salutari. Noverit universitas vestra quod Amalricus de Levesvilla, miles, de voluntate et assensu Aales, uxoris sue, dedit et concessit in perpetuam elemosinam ecclesie Beate Marie de Roscha unum sextarium hybernagii, singulis annis in sua granchia de Doinviller percipiendum. Hanc igitur donationem ego Ebrardus, dicti Amalrici filius, de assensu et voluntate Katerine, uxoris mee, volui, laudavi et benigne concessi et sigilli mei munimine roboravi. Actum .


1 Ce même Ébrard nous a déjà appris, par la XXXIIe charte, qu'il était le parent de Pétronille de Poisvilliers, et par conséquent allié à la famille de Lévis. La présente charte et celle qui la suit nous donnent sur sa propre famille de précieux détails, auxquels nous pouvons ajouter ceux qui nous sont fournis par plusieurs chartes du Cartulaire de l'abbaye de Saint-Père de Chartres. Malheureusement ces pièces ne sont pas datées, et l'époque qu'on peut leur assigner flotte dans une latitude assez large, fondée sur les noms des abbés ou des témoins qui y figurent. Aucune d'elles pourtant n'est antérieure à l'an 1101 ni postérieure à l'an 1150 ; voici les documents que nous en extrayons sur la famille de Levéville, et que nous nous efforçons de classer autant que possible dans leur ordre chronologique :

1101-1113. — Après la mort de Paulin, fils d'Ébrard de Levéville, Aalix, sa mère, et Amaury, son frère, se rendent au chapitre de l'abbaye de Saint-Père, dans laquelle ledit Paulin avait reçu la sépulture, et là, pour le repos de son âme et de celle d'Ébrard, ils donnent au monastère deux sous de cens, dont une moitié est assise sur la vigne du clos d'Engibault, et l'autre sur les cens que les moines de Saint-Lubin doivent à Mainvilliers. — Après 1113, Amaury de Levéville et Gaufridus, miles ejus, figurent parmi les nombreux témoins d'une charte de la même abbaye. Vers 1114, Thibault dit Cheron, laïque (plebeius homo), donne, entre autres biens, aux moines de Saint-Père deux arpents de vigne assis à Séresville, dans le fief du même Amaury. — Dans un autre titre, à peu près de la même époque, un autre laïque, nommé Hildegaire, fait également une donation de terres dans le fief d'Amaury, fils d'Ébrard de Levéville, lequel n'a encore ni fils ni fille, mais qui promet de faire accorder la donation par sa femme, qu'on ne nomme pas. Deux autres actes de 1101-1129 le citent encore parmi leurs témoins et en compagnie de Hervé de Gallardon, chevalier. Une troisième charte de la même période, car elle est de Hugues, abbé de Saint-Père, nomme Amaury de Levéville et Ébrard, son fils. Enfin, on trouve encore Amaury au nombre des témoins d'un cyrographe rédigé sous l'abbé Udo, 1130-1150. (Cartul. de Saint-Père de Chartres, p. 286, 289, 294, 334, 349, 382, 403, 528, 590.)

On voit que pendant la première moitié du douzième siècle, comme au commencement du treizième, les noms d'Ébrard et d'Amaury alternaient dans la famille. Le nom de Paulin paraît aussi s'y être perpétué, car nous trouvons en 1168 Poelinus de Livesvilla parmi les témoins d'une charte de Gui d'Auneau. Le voisinage d'Auneau et la présence d'un grand nombre de personnages des environs nous avaient fait croire que Livesvilla devait être Levainville ; mais nous reconnaissons ici notre erreur, et nous restituons ce Poelin à la famille de Levéville. C'est encore lui sans doute, Poolin de Livesville, qui, en 1175, donna à l'abbaye de Saint-Chéron deux arpents de terre sis à Saint-Chéron du Chemin. (Cartul. des Vaux de Cernay, t. I, p. 40.)