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Le prince Louis renonce aux coutumes dont il jouissait sur la terre de l'Abbaye près la chaussée romaine.

  • B Bibl. nat. de France, mél. Clairambault 561, fol. 553 (ex Cart., cap. 83).
  • C Bibl. mun. de Pontoise, ms. 16-18, 20 et 22: D. Estiennot, Historia monaterii Sancti Martini super Viosnam, l. III, ii, 20 (copie incomplète des passages entre crochets. Ex Cart., cap. 73 (sic)).
  • a Cartulaire de l'abbaye de Saint-Martin de Pontoise, J. Depoin (éd.). Pontoise: 1895.
D'après a.

De terra juxta Calceiam quam concessit Ludovicus218. Domnus Theobaldus abbas adiit ad domnum Ludovicum219 in domo Galterii Tirelli, et dedit ei Ludovicus quidquid habebat in terra juxta Calceiam, id est omnes consuetudines, audientibus et videntibus his : Drogone filio Valonis131, Radulfo Delicato180, Roberto Calvo220, Vaszone de Peinsiaco 221, Garino Bubone129, Guidone Silvanectensi45, [Guidone præposito128, Hugone præposito63, Rainaldo præposito222, Huberto filio Terini et Roberto filio ejus.

Hæc acta sunt apud Pontisaram, ut dictum est, in domo Galterii Tirelli223, interfuerunt autem cum abbate duo ex monachis suis, Henricus102 et Odo224. Investitus est autem abbas de ipsa terra a Domno Ludovico cum glaiolo225 qui forte ibi jacebat].


218 Il s'agit de la terre donnée par Raoul de Cergy (suprà nº VI) et qui est aujourd'hui encore l'objet d'une servitude pendant la durée des foires de saint Gantier (4-5 mai) et de saint Martin (11-13 novembre) créées en faveur de l'abbaye.
219 Le titre de « domnus Ludovicus » donné au prince laisse supposer qu'il n'était pas encore revêtu des pouvoirs et du titre de comte de Vexin, que son père lui conféra après 1104. Il faut donc placer cette visite de l'abbé Thibaut avant le voyage de Louis le Gros en Normandie (1104) et après 1100, date où Gautier Tirel se réfugia en France. V. ci-après note 222.
131 Dreux, fils de Galon de Chaumont-en-Vexin, était, selon toute apparence, le gendre de Guillaume Aiguillon Ier. Galon, vicomte de Chaumont, est nommé dans la donation de l'église de Liancourt à St-Père-de-Juziers, par le comte de Pontoise Gautier III, en 1059. (Lévrier, t. XI, pr. 142) et dans une autre charte du même comte, donnée avant 1055. (Guérard, Cart. de S. Père de Chartres, p. 199). Voir Appendice IV, sur les familles de Chaumont et de Trie.
180 Raoul II Deliés. Voir suprà, nº XXXIV.
220 Robert le Chauve, chevalier du comte Gautier III en 1060, se fit moine à Noron sur la fin de sa vie (Cf. Guérard, Cart. de S. Père de Chartres, p. 625. Ord. Vit. 1. v).
221 Gasce Ide Poissy, fils de Robert l'Eloquent, et frère d'Osmond II de Chaumont, eut avec les moines de Maule des démêlés que raconte Orderic Vital. Pour obtenir la concession de la terre de Ste Colombe qui lui avait été aumônée, le prieur Hugues fit des cadeaux à plusieurs ; notamment il donna vingt-cinq sous à Gasce de Poissy, seigneur principal, et deux coupes de corne à lui et à sa femme. Dans la suite tous ceux qui avaient accordé leur consentement se parjurèrent. Gasce, le plus fort de tous et qui eût dû punir les autres s'ils avaient manqué à leur foi, saisit la chevance des hôtes et pilla leurs maisons ; ce lieu redevint solitaire. Plus tard, Amaury, fils de Gasce, ayant été tué, les moines obtinrent de ce dernier et de ses héritiers, Goslin et Amaury de Beauvoir, la reconnaissance de leurs droits (Ord. Vit., liv. v).
129 Gautier Hibou, auquel l'ancienne paroisse d'Ibouvillers, commune de St-Crépin, canton de Méru (Oise), a dû peut-être son nom.
45 Guy de Senlis. Voir Appendice II.
128 Guy, prévôt de Pontoise (suprà, nº XXI), exerçait ses fonctions en 1092 (infrà, nº XXIII), et les conserva jusqu'en 1104.
63 Hugues est sans doute le prévôt nommé dans la charte XX, dont le père, Erchenfroi, était prévôt dès 1093 (V. infrà) et assista, en cette qualité, à la dédicace de N.-D. de Poissy. (A. N. K 191, nº 1).
222 Renaud, prévôt de Beaumont-sur-Oise, fut l'un des bienfaiteurs de l'abbaye du Val. En 1173, Mathieu II, comte de Beaumont, confirme un arrangement relatif à ses biens. (Douët d'Arcq, p. 22-23).

223 La maison de Gautier Tirel est l'hôtel de Poix ou d'Orgemont, près du château de Pontoise, chef-lieu d'une seigneurie qui fut réunie plus tard à celle de Méry sur Oise.

Orderic Vital (lib. v) mentionne un Gautier surnommé Tirel parmi les enfants de Foulques, doyen d'Evreux et de sa concubine Orielde. Foulques vivant dès 1049, se fit moine avant 1082, date à laquelle il était remplacé comme doyen par Girard Ier(Gallia chr. t. xi). Toutefois nous ne croyons pas qu'il y ait identité. Nous trouvons un Hellouin Tirel (Hilduinus Tirellus) témoin de deux chartes, l'une d'Hellouin II, vicomte de Mantes, donnée sous Henri Ier (1030-1061), l'autre de Gautier Payen, vicomte de Meulan, vers 1069. (Guérard, Cart. de S. Père de Chartres, pp. 180 et 187). Orderic Vital dit ailleurs que Gautier Tirel était « un chevalier distingué, né en France, riche châtelain de Poix et de Pontoise », et Suger le qualifie vir notilissimus (Hist. de Fr. xii, 12). Ce fut un des familiers de Guillaume II d'Angleterre, qu'il tua malheureusement à la chasse le 2 août 1100. Après cette catastrophe, il se réfugia en France ; il épousa Alis, fille de Richard Giffard, et mourut longtemps après à Jérusalem, « en faisant pénitence au pèlerinage de Dieu. » (Ord. Vit. 1. x).

102 Henri devint prévôt de l'abbaye sous saint Gautier (1092) et conserva cette charge sous l'abbé Thibaut Ier.
224 Henri était prévôt et Eudes chambrier de St Martin. (suprà n º XL).
225 Gladiolus, coutelas. La cérémonie symbolique d'investissement se faisait fréquemment avec un instrument tranchant, épée, couteau, ciseaux, rasoir, etc.