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1828, 5 décembre. Département de la Seine, arrondissement de Sceaux, commune de Montrouge. [Vente d'une chaire.]

Le maire de Montrouge à Monsieur le curé de Saint-Germain-des-Prés.

  • Arch. hist. diocèse de Paris, Z chemise 1 nos 33 et 34

Monsieur,

Votre chaire a été déposée dans une maison de notre fabrique, et là, on a pu en la visitant à plusieurs reprises, s’assurer qu’il y manque non seulement un dossier, comme le porte sur l’acte votre note additionnelle, mais encore le couronnement de l’abat-voix ou le cul-de-lampe, comme on voudra le nommer, car cette partie que nous prenions d’abord pour une base, votre menuisier estime qu’elle est un couronnement, quoique toutes les attaches s’y rejoignent. Il manque aussi des parties de panneaux pour le cintre du corps de la chaire ; il manque des ornements de sculpture dont l’un de MM. vos vicaires parlait à notre pasteur ; enfin les attaches au point d’assemblage sont dans un état tel qu’une chaire toute neuve ne coûterait guère plus que la seule pose de la vôtre. Notre engagement se trouve donc annulé de plein droit. Nous supportons les frais de l’apport et du retour, et nous vous exprimons, Monsieur, tout notre regret, en vous rappelant que nous avons toujours demandé le déploiement de toutes les parties de cet ouvrage dans un local convenable et surtout éclairé ; que les parties étaient dispersées dans vos greniers et dans un donjon obscur dont l’accès est très difficile ; que vos localités ne permettant point le développement que nous demandions, nous avons offert les nôtres ; et que, de ces circonstances, sont résultées les conditions de notre marché. Aussi restons-nous bien persuadés, Monsieur, que vous ne connaissiez point l’extrême imperfection de cette chaire dont je vous ferai opérer la remise pour le jour et dans le local que voudrez bien désigner, vous assurant que rien ne sera endommagé de tout ce qui la compose.

Quoique seul signataire de cette lettre, je vous prie de croire que je ne vous donne point ici seulement mon opinion personnelle. C’est aussi celle de tous les membres du conseil de fabrique, car c’est en conseil que cette question a été agitée et que les bases de notre présente réclamation ont été posées et adoptées.

Recevez, je vous prie, Monsieur le curé, l’assurance de la parfaite considération avec laquelle je suis votre très humble serviteur,

A. Leullier, maire de Montrouge