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1802, 12 mars. Préfecture du département de la Seine. [Projet d'aliénation de l'église.]

. Paris

Le préfet du département de la Seine au ministre de l’Intérieur. Église de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés et ses dépendances. On consulte le citoyen Ministre sur le sort de cette propriété.

  • Arch. nat., F 13-507 nos 3 et 4

Citoyen Ministre

Par sa lettre du 21 pluviôse dernier, le ministre des Finances m’a donné avis que le ministre de la Guerre avait remis à sa disposition les bâtiments et emplacements de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés qu’occupait l’atelier de salpêtre et m’a invité à prendre les mesures nécessaires pour utiliser cette propriété de la manière la plus avantageuse aux intérêts de la République.

Pour atteindre le but indiqué par la lettre du ministre des Finances, il a été dressé un rapport duquel il résulte que le seul parti à prendre est d’opérer le plus tôt possible l’aliénation de l’église et de ses dépendances.

En effet, le bâtiment de cette église est aujourd’hui dans un état de délabrement qui donne pour l’avenir de justes inquiétudes sous le rapport de la solidité. Il était affecté dès l’an II de la République à un atelier de salpêtre. L’évaporation des sels nitriques a répandu dans toute l’église une humidité qui, attaquant toutes les parties a pénétré la pierre à plusieurs pouces de sa surface. L’intérieur ne présente que des dégradations ou des décombres de terres amoncelées. Les chapelles, les boiseries, les dalles n’existent plus, les vitraux sont extrêmement endommagés de manière que, comme église, il ne peut servir à l’exercice d’aucun culte, et n’est tout au plus propre qu’à former des magasins.

Dans cet état de choses, j’ai donc à m’occuper du mode de vente le plus avantageux aux intérêts de la République.

Cependant, citoyen Ministre, pour me conformer au vœu exprimé dans une lettre du ministre des Finances qui m’a témoigné que votre prédécesseur désirait qu’on n'aliénât aucun édifice public sans le consulter, pour savoir si cet édifice mérite d’être conservé comme monument, j’ai sursis à toute opération ultérieure jusqu’à ce que vous m’ayez fait connaître vos intentions sur le sort de la propriété dont j’ai l’honneur de vous entretenir.

Je vous prie de m’en instruire le plus tôt possible.

Je vous salue avec respect.

Frochot