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1862, 6 novembre. Lettre de Victor Hyacinthe Neuville sur la non-restitution à la fabrique des lustres.

  • Arch. hist. diocèse de Paris, Z chemise 1 nos 12 et 13

L’an mil huit cent soixante-deux le six novembre à la requête de Monsieur Dosseur agissant au nom et comme trésorier de la fabrique de l’église Saint-Germain-des-Prés et en vertu des pouvoirs qui lui ont été spécialement conférés aux fins des présentes, demeurant à Paris rue Taranne, n° 21, pour lequel domicile est élu en sa demeure,

J’ai Victor Hyacinthe Neuville huissier près le tribunal civil de la Seine séant à Paris y demeurant rue du Dragon, n° 16, soussigné,

Dit et déclaré à MM. Mallet et Belloir, tapissiers demeurant à Paris rue de l’Abbaye, n°8 où étant et parlant à M. Virgile Mercier en l'absence de M. Belloir,

Que depuis un grand nombre d’années la fabrique de Saint-Germain-des-Prés s’adresse aux susnommés soit pour les fournitures de leur état nécessaires à l’exercice du culte, soit pour la garde ou l’entretien d’objets mobiliers appartenant à ladite fabrique et qu’elle ne peut garder elle-même faute de local,

Que notamment le 12 octobre 1846 à l’occasion des travaux de décoration entrepris dans l’église les dix lustres suspendus dans la nef ont été déposés et portés dans le magasin des susnommés pour y être gardés et que deux de ces lustres seulement ont été rapportés à l’église le 20 mars 1848,

Que le 18 octobre 1853 les susnommés ont encore déposé et porté dans leur magasin pour les garder huit lustres qui étaient dans la chapelle des catéchismes,

Qu’ainsi MM. Mallet et Belloir ont reçu en garde et en dépôt seize lustres appartenant à la fabrique de Saint-Germain-des-Prés, tous en cristaux anciens et d’une valeur importante,

Que ces lustres réclamés à plusieurs reprises n’ont pas été restitués, que le Conseil de la fabrique doit s’inquiéter d’un retard aussi extraordinaire et des réponses qui ont été faites et qui peuvent faire soupçonner les plus graves abus,

Que sous aucun prétexte la restitution de ce dépôt ne peut être ajournée,

Sur quoi et à même requête que dessus, j’ai fait sommation à MM. Mallet et Belloir de, à l’instant même, représenter et mettre à la disposition du requérant et nous les seize lustres dont il s’agit avec leurs accessoires, cordes, housses et glands ;

À quoi il m’a été répondu par le susnommé que comme ancien employé de M. Mallet il était à sa connaissance que les lustres réclamés par la fabrique de l’église Saint-Germain-des-Prés avaient bien été donnés en garde à M. Mallet garnis de cristaux et que lorsqu’il vendit son fonds de commerce de tapissier décorateur à M. Belloir, il transporta lesdits lustres dans un magasin lui appartenant rue du Montparnasse et que depuis les réclamations réitérées de M. Dosseur, M. Belloir, ayant fait faire des recherches, a acquis la certitude que M. Mallet avait fait vendre lesdits lustres aux enchères publiques avec le matériel lui restant par le ministère de Me Mallard, commissaire-priseur à Paris les 16, 17 et 18 novembre 1857,

Sur quoi, j’ai, au nom du requérant, fait toutes protestations et réserves, même d’agir par les voies extraordinaires, et pour que les susnommés n’en ignorent, je leur ai domicile et parlant comme dessus laissé copie du présent pour sept francs quinze.

Neuville