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1901, fin. Préfecture de la Seine, Service technique d’architecture. [Réparations.]

Église Saint-Germain-des-Prés. Réparation des façades. Rapport de l’architecte de la 5e section.

  • Arch. de Paris, VM32-3713 nos 59 à 62

Le soussigné a l’honneur, pour faire suite à ses précédents rapports relatifs à l’église Saint-Germain-des-Prés, d’adresser trois devis s’élevant à 91 671,88 F avant rabais pour des réparations aux façades de la dite église.

Il ne s’agit bien entendu dans ces devis que des réparations utiles à la conservation de la construction dans son état actuel et non d’une restauration comme celle qu’en 1870, on était à la veille d’entreprendre et pour laquelle on prévoyait une dépense d’environ quinze cent mille francs. Les projets comprenaient la reconstruction des deux tours démolies en 1825, l’isolement de l’église, la restauration générale des façades, le rétablissement des chapelles du côté de la place Saint-Germain-des-Prés ; on commençait l’opération au moment de la guerre par la reconstruction d’une sacristie rue de l’Abbaye.

L’importance de ces projets s’expliquait par l’intérêt qui s’attache à l’ancienne église de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés dont certaines parties remontent aux premiers jours de notre histoire nationale.

C’était d’abord l’abbaye de Sainte-Croix et Saint-Vincent, fondée en 556 pour Childebert à son retour d’Espagne, pour y déposer les reliques de saint Vincent enlevées aux habitants de Saragosse, avec d’autres richesses plus positives.

De la première église et du monastère bâtis à cette époque, successivement agrandis, puis ravagés à plusieurs reprises par les Normands, il ne reste probablement que les fondations et peut-être une portion de la grosse tour, mais l’on y trouve encore, incontestablement, de nombreuses portions de construction refaites vers 990, modifiées et complétées à diverses reprises notamment au XVIIe siècle, avant les dernières modifications opérées en 1825 et les restaurations intérieures entreprises depuis 1840.

Les travaux faisant l’objet du premier devis comprendraient la restauration du portail latéral et de la façade attenante datant du XVIIe siècle, celle des bas-côtés et des chapelles beaucoup plus anciennes, actuellement en façade sur le square.

La partie supérieure du portail et de la façade attenante figure une balustrade dont les pierres sont absolument ruinées et seraient remplacées entièrement. Pour le surplus, on se bornerait à rapporter quelques pierres aux endroits les plus dégradés et à faire des jointoiements en ciment.

Le deuxième devis s’élève à 28 798,12 F est relatif à la réparation des arcs-boutants, des contreforts et des baies de l’abside : il comprend aussi la réparation des deux façades de la partie de la tour méridionale qui subsiste encore. Ce serait aussi un travail d’incrustement de pierre et de raccords en ciment. À différentes époques, de nombreuses portions de moulures et des parties de parements et de saillies ont été faites en ciment, en mortier et même en plâtre, pour masquer les dégradations des pierres. Aujourd’hui tous ces raccords se détachent et tombent de telle façon que l’eau pénètre dans les interstices des pierres et aggrave les détériorations.

Refaire en pierre toutes les parties mauvaises serait évidemment le meilleur remède mais la dépense très considérable qui en résulterait, ne paraît pas permettre de la proposer de manière générale. L’emploi du ciment avec des soins particuliers peut donner un résultat satisfaisant pour un temps assez long.

Pour tout ce travail très minutieux, les indications du devis sont forcément un peu sommaires et ce n’est qu’au fur et à mesure de l’exécution qu’il peut être déterminé ce qu’il y a exactement à faire, en se renfermant dans les prévisions de dépense.

Dans le troisième devis montant à 2 8221,73 F, c’est toujours une opération du même genre qu’il s’agit de faire ; on s’occupe de la partie de la façade de la nef au-dessus du bas-côté, toujours pour la façade méridionale. Là se retrouve nettement marqué le point de jonction et construction du XIe siècle avec celle du XVIIe siècle.

Il n’est rien proposé pour le moment au sujet des façades du côté de la rue de l’Abbaye et de celle de la grosse tour mais il faut s’attendre à ce que des réparations deviendront bientôt aussi nécessaires sur différents points.

Signé : Charles Duprez