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Sauvegarde pour ung moyne ou religieux

Charles etc., a tous noz justiciers etc. A la supplicacion de frere Jehan Parrier, religieux de l'abbaye Saint Victor lez Paris et prieur du prieuré d'Amponville1, membre de ladicte abbaye, affermant lui doubter etc., nous vous mandons et a chascun de vous, si comme a lui appartendra, que ledit suppliant, lequel avecques sa famille, droiz, choses, possessions et biens quelzconques nous avons prins et mis et par ces presentes prenons et mettons en et soubz nostre protection et sauvegarde especial, a la conservacion de son droit tant seulement, vous maintenez et gardez en toutes ses justes possessions, droiz, usaiges etc. jusques a Donné, devant lequel on met immediate ceste clause Pourveu toutesvoyes que de ceste sauvegarde ledit suppliant ne se puisse aidier contre son prelat en aucune maniere.

[2.6.a] ¶ Note bien que a un moyne on met qu'il ne se puisse aidier de la sauvegarde contre son prelat, c'est assavoir contre son diocesain ou son abbé qui a la correction de lui ; et a marchans et sexagenaires on met contre son seigneur, c'est assavoir contre son seigneur temporel soubz qui il demeure et de qui il tient aucuns heritages.

[2.6.b] * Item nota que le roy ne met pas en sa sauvegarde fors a la conservacion du droit tant seulement, et non pas pour faire mal ne desplaisir a autruy soubz umbre de sa sauvegarde.

[2.6.c] * Item, en la clause de donner l'asseurement, on y met ces motz selon la coustume du païs et aussi, en la clause d'apposer les pennonceaulx du roy, ces autres motz en cas de peril eminent.

[2.6.d] * Item nota que ce mot faites, quant il vient du verbe et qu'on en diroit en latin faciatis vel facite, il doit estre escript sanz c, mais quant il vient du participe et qu'on en diroit factus, -ta, -tum, comme « tele chose est faicte », on le doit escrire par c et par t.


1 Le prieuré d'Amponville (Seine-et-Marne, cant. La Chapelle-la-Reine) était situé dans le diocèse de Sens ; l'autel du lieu avait été donné à Saint-Victor par Louis VI en 1113 (voir en dernier lieu Martin Schoebel, Archiv und Besitz der Abtei St. Viktor in Paris, Bonn, 1991 [Pariser historische Studien, 31], spéc. p. 97-101). Jean Perrier est bien cité dans une liste des chanoines profès de Saint-Victor, sous l'abbatiat de Geoffroy Pellegay (1400-1422), mais sans le titre de prieur d'Amponville, décerné à Étienne Gilles (Bibl. nat. de Fr., lat. 14686, fol. 23). Par contre, dans un obituaire de Saint-Victor (Obituaires de la province de Sens, t. I, première partie, Diocèses de Sens et de Paris, éd. Auguste Molinier, Paris, 1942, p. 531-608), on retrouve plusieurs notices, ajoutées au début du XVe siècle, qui mentionnent des prieurs d'Amponville ; l'une d'entre elles porte : IX kal. decembris (…) obiit frater Johannes, sacerdos, canonicus noster professus, quondam prior de Amponvilla (éd. cit., p. 608). Ce dernier doit sans doute être le Jean Parrier de la formule de Morchesne.