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[fol. 67]

Presentacion a une cure1

Karolus etc., carissimo et fideli consanguineo nostro archiepiscopo Rothomagensi2 seu ejus vicariis in spiritualibus, salutem et dilectionem. Nos ad parrochialem ecclesiam Beati Audoeni de Caupone3, vestre diocesis, nunc liberam et vaccantem per obitum Talis, quondam presbiteri et ultimi ejusdem ecclesie possessoris, cujus presentatio seu patronatus ad nos pleno jure spectat, prout fertur, dilectum capellanum nostrum Talem, presbiterum, tamquam benemeritum, sufficientem et ydoneum vobis harum serie presentamus ; vos requirentes, nichilominus mandantes, quatinus dictum Talem ad dictam parrochialem ecclesiam Beati etc. casu predicto admittatis et ipsum seu procuratorem pro eo in possessionem et saisinam prefate ecclesie per tradicionem calicis, ornamentorum et alias ut moris est ponatis et inducatis seu poni et induci faciatis, sibi ipsam ecclesiam conferendo et curam animarum committendo eique seu predicto procuratori suo de fructibus, redditibus, oblacionibus et emolumentis universis ad eandem parrochialem ecclesiam quomodolibet spectantibus faciatis ab omnibus quorum intererit integre responderi. Datum Bitturis etc.

[9.5.a] ¶ Nota que le roy ne appelle point gens d'Eglise reverens, de quelque dignité qu'ilz soient ; mais evesques ou arcevesques il appelle seulement amez et feaulx, sinon qu'ilz fussent du sang royal comme en ceste presente lettre.

[9.5.b] ¶  Item nota que en teles lettres adreçans a arcevesques ou evesques [fol. 67v] est bon tousjours de mettre ces motz seu ejus vel eorum vicariis in spiritualibus, car communement les prelaz ne se tiennent pas sur leurs dignitez.

[9.5.c] ¶  Item nota ces motz nichilominus mandantes, car ilz y doivent estre avecques ce mot requirentes.

[9.5.d]  ¶ Item nota que la possession de cures se baille par autre maniere que d'autres benefices.


1 Une formule assez proche se retrouve dans le formulaire lat. 17056, du règne de Charles VI (éd. Mollat, Le roi de France et la collation plénière, appendice, n° 37, p. 180).
2 Il s'agit probablement de Louis d'Harcourt, fils de Jean V d'Harcourt et de Catherine de Bourbon (v. 1342-† 1427). Il fut nommé archevêque de Rouen le 18 mars 1407, mais ne fut confirmé que le 29 juillet 1409. Selon Eubel, t. I, p. 448, il ne prit possession de son siège qu'en 1411, et il l'occupa jusqu'en 1422, année de sa mort. Il entra à Rouen le 13 octobre 1415 en présence de Charles VI. Après la prise de Rouen par les Anglais, en janvier 1419, il s'exila à Châtellerault (D.B.F., t. 17, col. 630-631). La lettre pourrait donc être attribuée au dauphin Charles.
3 Il est impossible d'identifier le lieu sous cette forme. D'après les Pouillés de la province de Rouen, éd. Auguste Longnon, Paris, 1903, il pourrait s'agir d'une déformation de Saint-Ouen de Capella (La-Chapelle-Saint-Ouen, Seine-Maritime, cant. Argueil).