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L’établissement

Historique

Le chapitre de la cathédrale d’Orléans est mentionné pour la première fois dans un texte de 550. Les clercs réguliers qui le composent se soumettent à une règle, d’abord celle de Chrodegang puis celle qu’a établie le concile de Mayence en 813. Le chapitre, qui jusqu’au IXe siècle ne possède pas de mense séparée de la mense épiscopale, se voit attribuer à la suite de conflits avec l’évêque le cloître de Sainte-Croix. Une rivalité constante oppose du reste les chanoines à l’évêque au cours du Moyen Âge ; ils finissent par obtenir de se soustraire à la juridiction épiscopale. Le chapitre nomme cependant depuis Marin Ier l’évêque, tandis que les règlements du chapitre sont soumis à l’approbation du prélat, qui compte d’ailleurs, aux côtés de la papauté et surtout des rois de France, tout spécialement des Capétiens, parmi les principaux bienfaiteurs du chapitre. Le chapitre crée au XIIe siècle un Hôtel-Dieu pour les malades indigents, ce qui ajoute encore à son influence sur la cité d’Orléans.

Chargée du service liturgique dans une cathédrale imposante, reconstruite sur un plan impressionnant après l’incendie de 989, puis dans l’édifice gothique toujours debout, la communauté des chanoines compte jusqu’à quarante-neuf membres et quatorze dignitaires, dont les abbés de Saint-Euverte d’Orléans, de Saint-Mesmin de Micy (puissant monastère qui lui a été longtemps soumis), de Saint-Benoît-sur-Loire et de Cluny, et, à partir du XIIIe siècle, cinq archidiacres chargés d’administrer, du point de vue matériel et spirituel, les nombreuses possessions du chapitre en Orléanais, où ils organisent des visites en leur nom propre, parallèlement à celles de l’évêque ; ne suffisant pas à la tâche, ils établissent au XIVe siècle dix prévôts délégués au temporel rural et dotés de fonctions judiciaires : en effet, le chapitre a droit de haute, moyenne et basse justice sur ses terres.

Localisation du patrimoine à grands traits

Déjà bien connues grâce à une riche série de confirmations royales des Carolingiens aux premiers Capétiens (carte de situation), les possessions du chapitre sont essentiellement concentrées sur l’Orléanais et ses alentours (est du Loir-et-Cher autour de Romorantin-Lanthenay, ouest du Cher) ; elles s’étendent cependant à des zones plus septentrionales de la Beauce (sud de l’Eure-et-Loir, des Yvelines et de l’Essonne) et à l’ouest de la Nièvre. Enfin, depuis d’anciennes donations comme par le biais du monastère de Saint-Liphard de Meung sur lequel le chapitre étend son autorité, ce dernier peut ajouter à sa sphère d’influence certaines possessions en Provence, en Artois et en Mâconnais.

Réseaux de bienfaiteurs

Comme dans toute la ville, les Robertiens puis Capétiens figurent parmi les principaux bienfaiteurs mais dominent aussi et aimantent les réseaux de donateurs. Parmi les lignages les plus importants, on relève des chevaliers urbains, les sires de Beaugency, de Meung, de Vierzon, les comtes de Blois, même si la plupart des actes n’enregistrent pas des donations, mais concernent la vie du chapitre, la gestion et la défense de ses droits.