École des chartes » ELEC » Le sanctoral du lectionnaire de l'office dominicain (1254-1256) » [DE BEATA VIRGINE IN SABBATIS] » [Prooemium]

[Prooemium]

[225d]

Iste sunt lectiones legende in sabbatis quando fit Officium de beata virginea. Et nota quod verba in eis posita sumpta sunt de originalibus auctorum qui notantur in marginibus, hoc excepto quod interdum - licet raro - aliqua verba addita sint1 in principiis aliquarum lectionum ad formandum ipsum principium. Item quandoque pro « Nativitate » vel « Assumptione » vel hujusmodi ponitur « commemoratio » vel « veneratio » vel hujusmodi. Item quandoque ponitur plurale pro singulari, ut in orationibus Anselmi, verbi gratia « Rogamus » pro « Rogo »b, vel hujusmodi. Item una persona pro alia. Verbi causa : « Quo fugiemus peccatores », pro « Quo fugietis peccatores »c. Item quandoque2 « anima » pro « virgine »d, ut in allocutionibus virginum, in verbis Jeronimi, ut « anime caste » pro « virgines caste »e.


a L'édition de l'Ordinarium traite de l'office de la Vierge aux n° 464-467 (cf. aussi Bonniwell, A History..., p. 146). Grosso modo, l'office de la Vierge in sabbato était célébré tous les samedis de l'Octave de l'Epiphanie à la Septuagésime, ainsi que du dimanche de Deus omnium (i.e. le premier dimanche après la Trinité) à l'Avent, à moins qu'une fête de degré simple ou plus ne tombe le même jour.

Les Dominicains n'ont pas eu l'initiative de cette dévotion. Pour autant, l'idée selon laquelle l'office marial du samedi aurait connu une diffusion quasi universelle dès le XIe siècle est avancée à tort dans L'Eglise en prière, t. 4, p. 158. A la différence du « Petit office » quotidien, l'office votif du samedi est en effet une pratique introduite tardivement, qui ne s'est pas imposée partout, loin de là, ainsi que l'a établi H. Barré dans ses Sabbata Mariae... Surtout, il semble bien que l'idée de doter cet office votif d'un cycle de lectures complet soit sans précédent. Cette innovation serait donc vraisemblablement à mettre au crédit de Humbert de Romans.

A ce titre, les leçons en usage chez les Dominicains ont naguère attiré l'attention du Père Meersseman, qui les a transcrites et identifiées à partir du ms. Paris BN lat. 18309, fol. 54v-100v (je remercie monsieur l'abbé R. Etaix de m'avoir permis d'accéder à ce cahier manuscrit). Le ms. BN lat. 18309 est un recueil de vies de saints et de pièces mariales provenant des Jacobins de la rue Saint-Honoré. Il date de la fin du XIIIe siècle (cf. CCHL, t. III, p. 441-442).

b Cf. *28.3.
c Cf. *23.1.
d Cf. *9.3.
e Cf. *9.2.
1 addita sint] sunt addita a.c.
2 quandoque] quando a.c.