74 L'auteur de cette donation est une personnalité notoire du règne de Philippe
Ier. C'est Gui le Rouge fils de Gui le Grand de
Montlhéry ; son père assistait Henri Ieren 1059 lorsqu'il
dota solennellement la collégiale de St-Martin-des champs (nº 7) et Philippe Ier lorsqu'en 1067 il en confirma
l'établissement (nº 12). Lui-même intervint fréquemment pour
faciliter et approuver les donations de ses vassaux au prieuré clunisien. On
le rencontrera plus loin avec le titre de comte, accompagné
parfois du surnom de Rochefort : « Wido comes " ou » Wido
comes de Rupeforti ». Il mourut en 1107.
Élisabeth, sa seconde femme, s'identifie avec « Isabeldis, comitissa de Creciaco castro « qui, veuve de Bouchard II de
Corbeil, assista à la première messe célébrée par saint Gautier,
abbé-fondateur de St-Martin-de-Pontoise, sur l'autel de St-Nicolas de Morcerf
(Cartul. de St-M. de P., p. 10, nº
xi). Le récent mémoire de M. Estournet sur
Bouchard II, comte de Corbeil dans les
publications de la Société du Gâtinais, a précisé ce point. L'une des filles
d'Élisabeth, Béatrix de Pierrefonds, fut aussi bienfaitrice de St-Martin des
Champs.
241 La suzeraineté exrcée par Nantier de Montjay à Annet-sur-Marne ne laisse
aucun doute sur l'identification de son château avec Montjay-la-Tour, écart de
Villevaudé qui, comme Annet, appartient au canton de Claye-Souilly, arr. de
Meaux.
Nantier souscrit avec son frère Payen, en 1090, le diplôme de Philippe Ier pour St-Remi de Reims, en compagnie d'Eudes, comte de
Corbeil. Nous apprenons ici que le nom baptismal de Payen fut Arnoul. Cette précision nous oblige à le distinguer d'un second Payen
de Montjay, ayant pour prénom définitif Aubri, et dont nous
aurons à reparler à propos d'une approbation qu'il accorda à la donation de
Champmotteux à St-Martin-des-Champs en 1122. Payen Aubri est cité dès 1108 à
de nombreuses reprises dans Luchaire (Annales de la vie de Louis
VI, pp. 53, 97, 134, 158, 260, 329) ; il est confondu,
à la table, avec Arnoul Payen (cité p. 2). C'est de ce dernier
qu'il s'agit dans les pièces nos38, 62
et 90 du présent recueil.
Nous verrons (nº 90) qu'Eveline (Avelina), femme de Nantier de Montjay, était nièce de Josselin,
archidiacre de Paris (cf. note 24).
75 Henri Loherenc ou
Lorrain fut reconnu gentilhomme (
ingenuus)
par un jugement de la cour royale. Conseiller de Louis
VI, il en
reçut, en 1112, les terres d'Aubervilliers, Triel, Mons, Villeneuve, Ablon, la
maîtrise des criées du vin à Paris, et d'autres privilèges (R. de Lasteyrie,
Cartul gén. de Paris,
t.
I,
p. 151 ; Luchaire,
Annales de la vie de Louis
VI, nº 136). — En 1117 Louis
VI rappelle, au sujet de la
chapelle St-Georges de Champeaux, dépendant de St-Magloire, que «
Henricus Lotharingus, fidelis noster, predicte capelle reparator et,
quibuscumque modis valet, benignus auxiliator, ad capsam in qua corpus
B. Maglorii requiescit superargentendam (que propter matris
ecclesie necessitatem ex omnium assensu fratrum, fuit disparata et detecta),
xii marchas argenti, et ad usus fratrum 1 torcular apud Karronam
(Charonne) villam et quicquid habebat in vadimonium super 11 thuribula argentea
et calicem argenteum ejusdem ecclesie dédit. « (Ms.
I. 5413, fol.
7).
134 Garnier de Paris (dit aussi de Braine et de Dreux). Cf. Aug. Longnon, Bulletin de la Soc. de l'Hist. de Paris, 1879, p.
140. — Il est la tige des seigneurs de Gentilly, et de Brunoy, etc.
Garnier II de Paris, fils de Garnier I, eut, entre
autres enfants, Hugues, seigneur de Gentilly et de Brunoy. Ce Hugues, qui
vivait en 1138, qualifie de neveu (nepos) Soudan de Massy (A. N.
K 22, nº 98 ; K 23, nº 38 et 616).
Soudan (Sultannus) était le surnon de Geofroi, fils de
Bouchard de Massy et d'Elisabeth (nº 69 et note 291). Il le
tenait d'un grand-oncle maternel, Soudan de Paris, fils de Garnier
I, cité en 1099 (nº 86).
36 Gautier, frère aîné de Thion, maire
de Noisy-le-Grand, ayant été remplacé entre 1101 et 1105 et disparaissant à
partir de ce moment (cf. note 272), cette charte se place entre 1079 et 1104
environ. On peut se demander si Archambaud qualifié maire n'aurait pas été le
devancier de Gautier, qui n'a point de titre dans cette pièce ; d'autre part,
les moines ne sont point nommés. C'est pourquoi nous proposerions de placer
cette notice entre 1067, date de la dédicace de l'église dans laquelle fut fait
le don, et 1079, époque de l'entrée des moines, mais à une date très voisine de
1079, en raison du surnom «
de Campis « attribué au
monastère.