École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 3 » XIII. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Philippe-Auguste (1180-1223). » 1er janvier ou 19 avril 1215 - 1er janvier ou 9 avril 1216

Frère Guérin, évêque de Senlis, constate l'accord intervenu par la médiation de trois arbitres, Gilles de Versailles et Renaud de Béthisy, baillis du roi, et maître Geofroi, official de Senlis, entre les Bourgeois de cette ville et le Prieuré de Saint-Nicolas d'Acy, au sujet du vivier des moines, situé le long de leur chaussée reliant à Senlis leur monastère : le Prieur pourra employer dix arpents contigus à sa chaussée à l'établissement d'un vivier ou à d'autres usages, hormis y construire une ferme, y loger des hôtes ou planter des jardins ; le reste du terrain sera mis en pré, dont les moines récolteront les premiers foins ; il servira ensuite de pacage commun jusqu'à la mi-mars ; les moines devront donner un passage convenable au bétail. Trois arpents resteront aux Bourgeois, qui les tiendront du Prieuré à trois deniers de cens.

Carta Garini Silvanectensis Episcopi, de vivario Sti Nicholai de Aciaco, prope la Gatelière.

  • A Scellé sur double queue de parchemin en ovale, en cire verte. Un évêque debout en habits pontificaux, la main droite élevée, tenant de la gauche une crosse tournée en dedans : SIGILL GARINI DEI GRA SILVANECTENSIS EPI. Au contrescel, une colonne sur laquelle est une boule soutenue par un ange ou la Renommée. Pierre gravée.
  • a Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
D'après a.

Garinus, Dei gracia Silvanectensis episcopus, omnibus presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Noveritis quod, cum discordia esset inter Priorem Sancti Nicholai Silvanectensis et Burgenses Silvanectenses, super quodam vivario quod est inter Silvanectum et ecclesiam Sti Nicholai, in quo vivario Burgenses prefati dicebant se habere pasturam et herbagium ad usum animalium suorum ; tandem super hiis facta fuit hinc inde compromissio coram Domino Rege in Gilonem de Versaliis346 et Renaldum de Bestisiaco347, baillivos Domini Regis, et magistrum Gaufridum officialem nostrum ; coram quibus in presentia nostra inter ipsos Priorem Sancti Nicholai et Burgenses Silvanectenses assensu utriusque partis, amicabilis intercessit compositio sub hac forma : quod Prior prenominatus habebit decem arpennos, calceie sue contiguos, ad perticam Domini Regis, ad faciendum vivarium vel quod maluerit, ita tamen quod ibidem non potest villam edificare, nec hospites ponere, neque ortos facere. De residuo autem et in residuo post istos decem arpennos, idem Prior faciet tantummodo pratum, de quo prato semel in anno quolibet recipiet primam herbam. Collecta vero et secta prima herba, et sicut moris est domum reportata, residuum herbe que ibidem subcrescet, erit usuarium et pastura communis, exceptis porcis . Cum autem Prior fena sua collegerit et adunaverit, tenetur facere rationabilem viam per quam ibi ingredi et egredi poterunt animalia. In fine autem illius prati habebunt prefati burgenses tres arpennos ad mensuram regis ex transverso, attingentes calceie que dirigitur versus Credulium, salvo cursu aque. Istos autem tres arpennos prefatos tenebunt prenominati Burgenses de ecclesia Beati Nicholai pro tribus denariis paris, censualibus.

In cujus rei memoriam hoc scriptum inde fieri et sigillo nostro fecimus communiri. Actum .


346 Gilles Ier de Versailles, second fils de Jean Ier, fut seigneur de Versailles de 1190 à 1228 (Maquet, Versailles aux temps féodaux, pp. 56-62). Témoin d'une charte dès 1186, il exerça les fonctions de bailli royal à Senlis de 1207 à 1233 (L. Delisle, Recueil des historiens de France, XXIV, 57). Ses armes (sept besans ou tourteaux 3, 3 et 1, sous un chef chargé de trois losanges) diffèrent en tous points de celles de Gilles II de Versailles en 1275, indiquées par Maquet (p. 70) L. Delisle a fait connaître les deux femmes de Gilles Ier : Ponce et Clémence ; Maquet n'a pas cité la seconde, et nomme la première Soricia, par erreur de lecture pour Poncia.
347 Renaud de Béthisy fut bailli royal à Senlis de 1196 à 1221, conjointement avec Gilles Ier de Versailles (L. Delisle, ouvr. cité, p. 56).