École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 2 » XI. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Louis VII (1137-1180) » sans date

Guillaume, archevêque de Sens et légat du Pape, constate un accord conclu entre Gautier, prieur de St-Martin, et Eudes de Gif, chevalier, au sujet d'une dîme comprise dans le fief du chevalier Archambaud de Ville-d'Avray. Témoins : Mathieu évêque de Troyes, Etienne abbé de St-Remi, Salon abbé de Ste-Colombe.

  • A Original perdu.
  • B Copie de 1209, Arch. nat., LL 1351, fol. 33', collationnée et complétée sur A.
  • C Copie du xve s., Arch. nat., LL 1352, fol. 34'.
  • D Copie du xvie s., Arch. nat., LL 1353, fol. 33'.
  • E Copie du xve s., Arch. nat., LL 1358, fol. 4' ; d'après B primitif.
  • a Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
D'après a.

aWillelmus Dei gratia Senonensis archiepiscopus, Apostolice Sedis legatus, omnibus ad quos littere iste pervenerint, in Domino salutem. Volumus ut tam posteris quam modernis innotescat, quod b controversiam que inter ecclesiam Beati Martini de Campis, dilecto filio nostro Galtero ejusdem ecclesie existente priorec, et Odonem militem de Gipfo474 super quadam decima vertebatur, justo et fine debito vidimus et audivimus in presentia nostra terminatam. Monachi enim asserebant quod tota decima de Broilo in feodo Archembaudi militis de Villadavren474 usque ad illos terminos ad quos parochiale jus ecclesie de Clamardo5 porrigitur, sua esse debebat. Miles vero e contra hoc constanter negabat. Hec autem contentio in presentia nostra ita sopita est : monachi de consilio nostro eidem militi dederunt decem libras Parisiensis monete, et ipse totam decimam usque ad prefatos terminos ecclesie Beati Martini de Campis imperpetuum habendam concessit, eamque in manu nostra reddens, fide data firmavit quod predictos monachos super hoc amplius non inquietaret et de omnibus ad parentelam suam pertinentibus eis super illa decima pacere faceret ; de aliis vero garandiam per certum portaret ; nos vero eandam decimam ecclesie beati Martini de Campis per manum Gaulterii prioris, reddidimus et sigilli nostri auctoritate in perpetuum habendam confirmavimusd. Predicte itaque compositioni interfuerunt quorum nomina subscripta sunt : venerabilis frater noster Matheus episcopus Trecensis475, Stephanus abbas Sancti Remigii ; Salo abbas Sancte Columbe ; Rericus archidiaconus Meldensis ; Petrus archidiaconus Carnolensis ; magister Petrus de Sancto Clodoaldo ; Willelmus presbiter de Clamardo5, Adam presbiter de Gipfo474 et alii plures quorum nomina subticemus. Valete in Domino475.


a Willelmi Senonensis archiepiscopi de nemore S[ilvanectensi]. Titre en B.
b apud dans le texte de B ; le mot a été exponctué et remplacé au-dessus, et d'une main du xviie s., par quod.
c Priorem dans le texte de B ; l'm a été exponctué.
474 Gif, ca. Palaiseau, ar. Versailles. — Ville-d'Avray, ca. Sèvres, ar. Versailles.
5 Chaville, ca. Sèvres, arr. Versailles.
d Ici s'arrêtait B : le complément du texte a été ajouté en marge d'une main du xviiº s., qui l'a l'ait suivre de cette mention : « Visa fuit et collata presens carta ad suum autographum e quo sigillum olim sub duplici cauda pergamenea adpendens excidit. »
475 L'original de ces lettres n'est point daté ; malgré la présence de nombreux témoins qualifiés, il est malaisé de resserrer les limites de la période de rédaction. Mathieu fut élu évêque de Troyes après Henri, décédé le 30 janvier 1169 (Gallia, XII, 501) ; il mourut à son retour de Terre-Sainte en 1180. Etienne, abbé de St-Remi de Sens, est cité de 1155 à 1183 (Gallia, XII, 121). La présence de Salon, titré abbé de Ste-Colombe de Sens, dans un document émanant de l'Ordinaire, est énigmatique. L'abbé de Ste-Colombe Eudes 1er succombant le 7 octobre 1164, Salon fut élu unanimement, mais le roi n'ayant point approuvé ce choix, Gilon Ier fut substitué à Salon, et serait resté en charge au moins jusqu'en 1182, d'après la Gallia (XII, 150 ; Instrum., col. 49). Peut-être y a-t-il eu chassé-croisé : Salon aurait, à un moment donné, repris possession de sa crosse. Peut-être aussi lui conserve-t-on, à titre honorifique, son ancienne qualité. Cet abbé Salon semble un fils ou un proche parent de Salon, vicomte de Sens, qui mourut le 5 avril 1165.