294 La
Gallia christiana
ne fait aucune allusion à cette lettre dans les biographies des prélats cités. Un
bref d'Eugène
III concernant l'élu d'Arras (Migne, Patrol. latina,
t. 180, col. 1374), daté de 1148, est étranger à l'incident. Les
Regesta Pontificum (édit. Jaffé-Wattenbach) ne contiennent rien à
ce sujet sous l'année
1148. L'élu d'Arras est Godechau (Godescalc) fort
apprécié d'Eugène
III : il succéda à l'évêque Aluise, mort cette même
année.
73 Bondy, ca. Noisy-le-Sec, ar.
Saint-Denis (Cf.
t.
I,
p. 16). « Clicei » n'a rien de commun avec Clichy (
Clipiacum) et doit se lire « Clacei » ; c'est Clacy, écart de
Noisy-le-Sec (ib.,
pp. 106 et 169).
225 L'évêque Etienne de Senlis mourut non
pas le 6 mai, comme le porte le nécrologe de la Cathédrale du
xive siècle, mais le 30 juillet, date fournie non seulement
par un obituaire de Notre-Dame écrit en 1529, où il est clairement désigné par ces
mots «
Stephanus Sylvanectensis », mais par tous les nécrologes
de Paris et des environs : Saint-Denis, Argenteuil, Saint-Magloire, Saint-Victor ;
ce dernier est d'autant plus important à considérer qu'il associe à l'obit
d'Etienne celui de
son neveu Barthélemi évêque de Châlons,
prélat mort en
1151. La date funèbre du 31 juillet 1143 était
d'ailleurs inscrite sur la tombe d'Etienne à Notre-Dame ; et les auteurs de la
Gallia, en repoussant toutes ces concordances pour faire foi au
seul témoignage de l'ancien obituaire, ne nous semblent pas devoir être suivis.
L'exemple de la transcription de plusieurs nécrologes, dont il subsiste des textes
juxtaposés, montre qu'on modifiait souvent les dates d'anniversaires ; mais on ne
saurait admettre qu'une modification faite à Notre-Dame entre 1320 et 1529 aurait
influé sur les inscriptions portées antérieurement au
xive siècle sur quatre obituaires différents de la région parisienne.
C'est bien en 1143 que Thibaud fut élu évêque de Paris, suivant, le
Chronicon breve Sancti Dionysii (
Spicilegium,
II, 809). Toutes les chartes qu'on rencontrera plus loin donnent
aussi l'année 1143 comme point de départ de son pontificat. Mais il dut commencer
seulement au milieu de l'automne. La lettre 224 de saint Bernard déplore le
veuvage prolongé de plusieurs églises, notamment celle de Paris, par suite du
retard apporté par le roi à faire parvenir aux clergés de ces églises
l'autorisation de procéder à des élections canoniques. Les termes de cette épître
supposent une période dilatoire très prolongée : on ne saurait guère la réduire à
moins de quatre mois. — Thibaud fut consacré évêque après le 13 octobre 1143
(nº
300).