22 Cette charte émane d'un prieur de Cluny
dont le nom ne se retrouve sur aucun des actes rassemblés par
M.
Bruel, de la fin du
xie au milieu du
xiie siècle. On trouve dans le
Recueil des chartes
de Cluny Les prieurs Pierre
II (inconnu à la
Gallia, et successeur d'Ives I
er 1081-1093),
qui paraît en 1098 (V, 73) ; Henri (cité en 1100 dans la
Gallia) en
1101 (V, 159) ; Bernard I
er, ancien chambrier (cité dès 1105
par la
Gallia), en 1114 (V, 259) date de son élection comme abbé de
Saint-Martial de Limoges ; Bernard
II (qui d'après la
Gallia succéda dès 1116 à Ives
II, prieur sous Ponce
de Melgueil) en charge jusqu'en 1123 (V, 282, 325), et même en 1125 d'après la
Gallia, qui ne tient pas compte du passage de Mathieu I
er de Saint-Martin-des-Champs au grand priorat de Cluny où
Pierre le Vénérable l'appela peu après son intronisation le 22 août 1122 ; puis
Arman vers 1130 (V, 367) ; Arbert en 1142 (V, 427), Herman en 1149 (V, 489). La
liste de la
Gallia après 1125 comprend Guillaume I
er, Humbert en 1136, Arbert en 1142, Guillaume I
er
remis en charge est mort vers 1145 ; Armand de Montboissier frère de Pierre le
Vénérable, fait ensuite abbé de Grandlieu ; Pierre
II (qui doit être
catalogué Pierre III), qui devint abbé de Saint-Martial en 1156/1157. Où placer
Adelelmus ? Le synchronisme d'Eudes, prieur de La
Charité-sur-Loire, nous engage à classer immédiatement après Bernard
II
ce prieur Aleaume. La chronologie des prieurs de
N.-D. de la Charité,
donnée par la
Gallia (XII, 404) paraît bien suivie. Gérard, le
premier d'entre eux, institué par saint Hugues en 1056, jouit d'une longévité
analogue à celle de l'illustre abbé et s'éteignit en
1107. Eudes I
er Arpin de Montfaucon, l'ancien vicomte de Bourges qui céda ses
droits seigneuriaux à Philippe I
er en 1095 pour embrasser la
vie religieuse, devint alors prieur et resta en charge au moins jusqu'en
1121. Dès 1130 Imier était prieur ; Ouri lui succéda, puis Pierre
I
er dont l'année 1143 fut la dernière. Depuis lors aucune
lacune n'est soupçonnable dans la liste connue. La donation de la terre de Choisy
ayant provoqué selon toute apparence celle de l'église, concédée par Bouchard,
évêque de Meaux, qui trépassa le 3 janvier 1134 (
Gallia,
VIII, 1612), il s'agit bien, dans la charte d'Aleaume, du prieur
Eudes I
er ; donc Aleaume s'intercale entre Bernard
II (encore en charge en 1125) et Arman (cité vers 1130). Les limites
de la charte sont ainsi circonscrites entre les dates 1126-1129. Elle se trouve
insérée dans une des parties du
Liber Testamentorum où ne se
rencontre aucun acte ayant date certaine postérieure à
1129.
25 Geofroi, vicomte de la Ferté-Ançoul
(
Firmitas Ansculfi, depuis La Ferté-sous-Jouarre, ar. de
Meaux), doit être catalogué. Geofroi
II en raison de son rattachement
au vicomte Geofroi
I (
Galfredus vicecomes) qui
souscrit avec Jean, prévôt de Meaux (
Johannes præfectus
Meldensis) une charte des comtes Etienne-Henri et Thibaud
IV
sous Manassé I
er, évêque de Meaux, en faveur de l'église
Ste-Céligne de cette ville, antérieurement au départ d'Etienne pour la
Terre-Sainte où il mourut en 1102 (Ms.
1. 12878, fol. 305). Geofroi
II épousa Constance (de race royale, rappelant par son nom le
souvenir de Constance, troisième femme du roi Robert le Pieux). Leur fille,
Mahaud, fut abbesse de Notre-Dame de Soissons dont elle reconstruisit l'église :
son éloge funèbre, dans le nécrologe du monastère, débute ainsi : «
XVI
kal. Novembris, obiit domna Mathildis venerabilis abbatissa,
regali
stirpe clara. « (Coll.
D. Grenier, vol. 63
bis). Geofroi mourut un 15 avril et Constance un 2 février :
«
III non. Februarii, obiit Constancia regali progenie orta, mater
venerabilis abbatisse Mathildis... « (Nécrologe, coll.
D. Grenier,
vol. 63
bis). — C'est par suite d'une erreur de date bien
évidente qu'on a supposé Geofroi encore vivant en
1154. « Gaufredus
vicecomes Firmitatis Ansculfi », sa femme Constance et leurs deux enfants Pierre
et Ade, sont cités ensemble (Du Plessis,
Hist. de Meaux, Preuves,
t.
II,
p. 42). Pierre mourut avant son père, un 26 septembre,
c'est à sa prière que Geofroi
II donna la voirie de Charly (Aisne) à
N.-D. de Soissons, dont Mahaud était déjà abbesse (D. Germain,
Hist. de N.-D. de Soissons,
p. 440 ;
Nécrol. de l'abbaye) de concert avec Hécelin et Mathieu Lorrain (
Hecelinus Matheusque Lothoringenses) ; Cf. Arch. de l'Aisne, H 1508, fol.
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