École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 2 » XI. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Louis VII (1137-1180) » Rome, Latran, 5 décembre 1144

Le pape Luce II confirme au prieur Eudes II et à son monastère les bénéfices acquis depuis le plus récent privilège apostolique [23 mars 1143].

  • A Original, L 227 B, nº 5.
  • B Copie de 1209, Arch. nat., LL 1351, fol. 7', collationnée et complétée des souscriptions.
  • C Copie du xve s., Arch. nat., LL 1352, fol. 6-7.
  • D Copie du xvie s., Arch. nat., LL 1353, fol. 6'.
  • E Copie du xviie s., Arch. nat., LL 1354, fol. 34.
  • a Marrier, Monasterii S. Martini de Campis historia, p. 176.
  • b Migne, Patrologia latina, t. 179, col. 918.
  • c Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
  • Jaffé-Wattenbach, Regesta Pontificum Romanorum, t. II, p. 17, nº 8674 (6105).
  • R. de Lasteyrie, Cartulaire général de Paris, p. 294, nº 317.
D'après c.

Lucius episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis Odoni, priori Sancti Martini de Campis ejusque fratribus t. p. q. f. regulariter substituendis imperpetuum. Ad hoc nobis Ecclesie catholice cura a sumno Pastore Deo commissa est ut Dei servos paternis affectibus diligamus, et eo amplius studeamus ipsorum devotionem modis omnibus confovere quo ferventius ipsi disciplinis ecclesiasticis ex sanctorum Patrum regulis inherere noscuntur. Tunc enim Deo gratus apostolicus impenderit famulatus, si sanctorum locorum salubris institutio, rigor et ordo nostris patrociniis in religionis puritate fuerint conservata. Eapropter, dilecti in Domino filii, venerabilis fratris nostri Theobaldi, Parisiensis episcopi, qui, per Dei gratiam eidem loco utiliter prefuisse dignoscitur, precibus inclinati, vestris justis postulationibus clementer annuimus et ecclesiam Beati Martini, in qua divino mancipati estis obsequio, sub Beati Petri et nostra protectione suscipimus. Statuentes ut quascumque possessiones, quecumque bona eadem ecclesia inpresentiarum juste et canonice possidet, aut in futurum, concessione pontificum, largitione regum vel principum, oblatione fidelium, seu aliis justis modis, Deo propitio, poterit adipisci, firma vobis vestrisque successoribus et illibata permaneant. In quibus hec propriis duximus exprimenda vocabulis :

In episcopatu Exoniensi, ecclesiam Sancti Jacobi, et ecclesiam Sancti Petri de Tivertonia, cum capellis, terris et omnibus pertinentiis suis242. Terrain de Cocheleia et de Crauvelia.

In episcopatu Ambianensi, ecclesiam Sancti Gervasii de Enchra161 cum capellis et omnibus p. s.

In episcopatu Atrabatensi, ecclesiam de Passu160 cum capellis et o. p. s.

In archiepiscopatu Senonensi, in ecclesia Sancte Marie de Stampis, prebendam unam. In ecclesia Sancte Genevefe244, prebendam unam244.

In episcopatu Belvacensi, ecclesiam de Prateriis234.

In episcopatu Cathalaunensi, ecclesiam de Walemonte245. Ecclesiam de Frisivilla245 cum capella. Ecclesiam de Nigroloco245. Ecclesiam de Espancis245. Ecclesiam de Verreriis245. Capellam secus castrum Domni petri in Estanneio, cum omnibus earum pertinenciis245.

Porro locus ipse in obediencia et subjectione abbatis Cluniacensis, ad cujus jus pertinere dinoscitur cum omnibus que ad ipsum pertinent perpetuo maneat. Decernimus — — eterne pacis inveniant.

Amen. Amen. Amen.

1 Ego Lucius catholice ecclesie episcopus.

Ego Conradus Sabinensis episcopus.

Ego Theodeuinus Sancte Rufine episcopus.

Ego Petrus Albanensis episcopus.

Ego Gregorius presbiter cardinalis tituli Calixti.

Ego Rainerius presbiter cardinalis tituli Ste Prisce.

Ego Guido presbiter cardinalis tituli SS. Laurentii et Damasi.

Ego Nicolaus presbiter cardinalis tituli S. Ciriaci.

Ego Manfredus presbiter cardinalis tituli Ste Savine.

Ego Hugo presbiter cardinalis S. R.  E., tituli S. Laurentii in Lucina.

Ego Julius presbiter cardinalis tituli S. Marcelli.

Ego Gregorius diaconus cardinalis SS. Sergii et Bacchi.

Ego Guido diaconus cardinalis SS. Cosme et Damiani.

Ego Octavianus diaconus cardinalis S. Nicholai in carcere Tulliano.

Ego Radulfus diaconus cardinalis S. Lucie in septa Solis.

Ego Johannes diaconus cardinalis S. Adriani.

Ego Gregorius diaconus cardinalis S. Angeli.

Ego Astaldus diaconus cardinalis S. Eustachii.

Ego Johannes diaconus cardinalis Ste Marie nove.

Ego Berardus diaconus cardinalis Sancte Romane Ecclesie.

per manum Baronis, sancte Romane ecclesie subdiaconi, .


242 Les actes de donation se retrouveront dans la division XI, consacrée aux Prieurés anglais de St-Martin-des-Champs.
161 L'église Saint-Gervais d'Encre (aujourd'hui Albert, ar. Péronne, Somme), avait été donnée dès 1118, par l'évêque d'Amiens Enguerran à St-Martin-des-Champs, par des considérations identiques (t. I, p. 240). La main laïque qui jusqu'alors avait retenu ce bénéfice était celle de Hugues II Candavène comte de Saint-Pol, que Baudoin VII, comte de Flandre, chassa d'Encre en 1115 et qu'il eût dépouillé de tous ses honneurs en lui enlevant Saint-Paul en 1117, s'il n'eût été retenu par la médiation d'Eustache III, comte de Boulogne. Ces événements sont visés par la charte de l'évèque Enguerran. Ce Hugues, qualifié senior, succéda dès 1083 à Gui Candavène ; suivant une charte de Molesmes, il avait en 1095 deux fils, Enguerran I et Hugues III. Ils se croisèrent l'année suivante, et l'aîné succomba en Terre-Sainte au bout de deux ans. Hugues III, qualifié junior dans les textes, fut associé à son père, puis demeura seul comte, et c'est à lui qu'il faut attribuer la seconde restitution de Saint-Gervais en 1138. Ainsi l'affirme une charte de Thierri, évèque d'Amiens, donnée en 1154 et qu'on trouvera plus loin. Hugues III Candavène fit approuver cet acte par Anseau, son fils aîné ; mais après sa mort, sous le pontificat de Thierri (donc après 1145), ses trois héritiers, Anseau, Enguerran II et Gui II, retinrent les prébendes de Saint-Gervais ; ils ne les rendirent aux moines qu'en 1154. Hugues II et Hugues III ont été souvent confondus, en dépit des textes.
160 Ce passage viserait la pièce nº227 ci-dessus sur laquelle nous avons formulé des réserves que semble justifier le texte du présent diplôme. En effet, Louis VII n'attribue à son père que la concession relative au droit de justice. Il présente nettement comme une concession personnelle l'exemption du service militaire. Encore ici, peut-être les mêmes réserves sont-elles du mise. Il est étrange que Louis VII, accordant une exemption générale, se croie obligé d'y faire exception pour les Pontoisiens, parce que son père avait retenu leur service lors de la mesure généreuse qu'il prit en 1128, à la prière du cardinal Mathieu (t. I, p. 302) en exonérant de toutes autres charges les dépendances du monastère à Pontoise. La réserve faite alors était toute naturelle, puisque la prérogative royale était intacte. Le maintien par Louis VII de cette réserve pour Pontoise, alors que la pièce suspecte nº227 ne la formule pas, nous paraît établir une contradiction entre les deux documents. Il est regrettable que l'original du présent diplôme, existant au temps de Marrier, ait disparu ; son examen aurait sans doute mis fin à tous les doutes.
244 La prébende d'Etampes n'est pas comprise dans la bulle de 1143, sans doute en raison de l'opposition de Saint-Victor. Cf. nº266, 267 et 281. — Les archives de St-Martin ne contiennent point l'acte de donation d'une prébende à Sainte-Geneviève de Paris ; la première bulle qui en fasse mention est en 1147 (nº294).
234 En marge de B, d'une écr. du xve s. : « Prailles, au Celerier. » C'est Presles, ca. l'Isle-Adam, ar. Pontoise.
245 Nous n'avons pas retrouvé l'acte de donation de ces églises dont trois, celles d'Epense, Noirlieu, ainsi que la chapelle de Dampierre-le-Château, sont situées dans le canton de Dommartin-sur-Yèvre ; Voilemont et Verrières-sur-Aisne sont du canton de Sainte-Menehould ; enfin Frisivilla paraît se placer à Vrizy, canton de Vouziers.

1 (Rota).