École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 1 » V. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs prieuré de Cluny, sous le règne de Philippe Ier » Meaux, 12 mars 1096, n. st.

Gautier II de Chambly, évêque de Meaux, concède l'autel d'Annet au prieuré de Saint-Martin-des-Champs.

  • A Original perdu.
  • B Copie de 1129, Bibl. nat. de Fr., ms. lat. 10977, Liber Testamentorum, fol. 87'.
  • C Copie du xiie s., fol. 63, nº 134, incomplète des notes chronologiques.
  • Copie de 1209, Arch. nat., LL 1351, fol. 59, complétée par D. Marrier après collation à l'original « ubi videtur in imagine Gualterii, sigillum vetustate semi-corrosum ». Copie de 1209, Arch. nat., LL 1351, fol. 59, complétée par D. Marrier après collation à l'original « ubi videtur in imagine Gualterii, sigillum vetustate semi-corrosum ».
  • E Copie du xvie s., Arch. nat., LL 1353, fol. 62.
  • a Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
D'après a.

In nomine summe et individue Trinitatis, Patris et Filii et Spiritus sancti. Amen. Cum multis atque autenticis divinarum scripturarum institutionibus nobis in valle lacrimarum degentibus, quibus aminiculis ad pacis visionem repatriare possimus, rationabiliter insinuantibus, adquiescendum sentiamus, inter cetera tamen ante mentis nostre oculos illud Apostoli preceptum sepius reducendum et quo spiritalius, eo ardentius, ad implendum judicamus : quo salubriter ammonemur ut « bonum ad omnes operemur, maxime autem ad domesticos fidei ". Considerantes enim cujus fomitis amministratione tam Veteris quam Novi Testamenti fundatores, hanc decretorum edificationem protulerint, aut quo fine ea expleri summopere atuduerint, invenimus eos hoc ab illo sumpsisse et per illum confirmasse, cujus Evangelica predicatione informamur : quod " de mammona iniquitatis nobis amicos faciamus. » Quocirca ego Gaulterius, Meldensis episcopus170, monachis Sancti Martini de Campis sanctitate et religione et caritate in eis agnita, altare de Aneto13 in parochia nostra situm, caritative dono, et perhenniter habendum concedo preter sinodum et sircadiam, ita ut nec feodum presbiteri minuatur, et ego et omnis ecclesia nostra Meldensis orationum beneficiorum, elemosinarum et caritatis prenominati monasterii Sti Martini amodo participes existamus. Ut igitur donum hoc firmum et stabile imperpetuo permaneat, inde privilegium istud capituli Sancti Stephani concessum, omnium canonicorum factum esta, in quo subscripserunt.

S. Gauteri episcopi. S. Adam archidiaconi. S. Menasse archid. S. Arnulfi decani171. S. Ollandi cantoris. S. Ollandi prepositi S. Goardi presbiteri. S. Mainardi presb. S. Ricardi diaconi. S. Garini d. S. Burdini subd. S. Johannis subd. S. Bartholomei pueri.

S. Petri pueri. Actum Meldis publice, sub Stephano comite . Guillelmus cancellarius scripsit et subscripsit. Si quis huic rei ulterius contradicere voluerit, sacra auctoritate et nostra anathema sit.


170 Gautier II, de la famille de Chambly près Beaumont-sur-Oise, était chanoine de Paris lorsque des procédures ecclésiastiques furent entreprises contre Robert, élu évêque de Meaux à la mort de Gautier I (20 octobre 1082). Robert avait été sacré par le légat de Grégoire VII, Hugues de Die, au refus de son métropolitain, Richer de Sens. Ce refus était motivé, car Robert, excommunié par ses comprovinciaux, dut abandonner son siège. Pendant ce procès canonique le roi Philippe Ier nomma évêque de Meaux Gautier de Chambly, d'accord avec le métropolitain, puisque Richer sacra le nouveau prélat le 2 novembre 1085. Le chapitre ne paraît pas avoir accepté toutefois cette nomination, car Gautier conserva longtemps encore sa prébende à Notre-Dame de Paris, comme s'il eût été un évêque in partibus. Hugues de Flavigny rapporte que Philippe Ier investit Gautier de Chambly de son évêché en reconnaissance du concours qu'il aurait prêté à son union adultère avec Bertrade de Monlfort. Il y a dans cette imputation un anachronisme si évident, qu'on ne conçoit pas comment les auteurs de la Gallia christiana ne l'ont point relevé. Dès 1085 Gautier était sacré évêque, et c'est seulement dans la nuit du 15 mai 1092 que Bertrade, quittant Foulques d'Anjou qui, avant de l'épouser, avait divorcé trois fois, se sauva de Tours pour aller rejoindre Philippe qui l'attendait à Orléans (Halphen, Le Comté d'Anjou au xie siècle, p. 170).
13 Annet-sur-Marne, ca. Claye-Souilly, ar. Meaux (Seine-et-Marne).
a Ici s'arrête C.
171 « Arnulfus [decanus Meldensis] in charta Gauterii II pro monachis Sancti Martini a Campis, 1095. Reperitur adhuc anno 1096. « (Gallia christiana, VIII, 1663). D. Toussaint Du Plessis, s'étant mépris sur la date de la concession d'Annet, a placé Arnoul en 1075 avant Roscelin, alors qu'il s'intercale entre Roscelin (1080) et Eudes (1107).
b Comme le remarquent les auteurs de la Gallia christiana nova (VIII, 1610), il faut indubitablement corriger LXXXXV, car en 1076, il n'y avait pas encore de moines à St-Martin-dcs-Champs. La 36e année de Philippe Ier part du 4 août 1095. L'indiction est exacte ; elle correspond bien à 1095-96.