École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 1 » VI. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Louis VI le Gros » Avant et peu après le 8 janvier 1116

Manassé, petit-fils d'Eve, renonce, moyennant 50 sols, à toute revendication sur deux pressoirs, le droit de garde des vignes et deux arpens de vignes donnés à St-Martin par Eve son aïeule maternelle, du vivant du prieur Thibaud Ier, et qu'il avait revendiqués plus tard. Parmi les témoins, le sénéchal Anseau de Garlande et son frère Guillaume.

  • A Original perdu.
  • B Copie de 1118, Bibl. nat. de Fr., ms. lat. 10977, Liber Testamentorum, fol. 35' nº 78.
  • a R. de Lasteyrie, Cartulaire général de Paris, t. I, p. 201, nº 177.
  • b Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
D'après b.

Presentibus et futuris notificamus quod Eva, pro salute animæ suæ, dedit monachis Sti Martini de Campis, vivente domno Teobaldo priore353, duo torcularia cum vinearm custodia, et duos arpennos vinearum. Sed his omnibus intulit postea353 calumpniam Manasses filius filiæ ipsius Evæ. Propterea monachi fecerunt cum eo concordiam, tribuentes ei l solidos ; concessit atque donavit supradicta omnia Sto Martino. Adfuerunt testes Anselmus dapifer et Willelmus frater ejus ; Henricus Lotharingus75, Erluinus, Fredericus filius Tetbaldi ; Drogo major328.


353 La comparaison des deux premières phrases de cette notice révèle que la série de cent pièces (en fait 98 seulement) qui constitue la première partie du recueil factice ms. lat. 10977, et porte le titre de Liber Testamentorum Sanet Martini de Campis, a été rassemblée et transcrite après la mort du prieur Thibaud Ier (8 janvier 1116). Cette notice a été rédigée entre son décès et celuii d'Anseau de Garlande. Au cours du troisième siège du Puiset par Louis le Gros, qui se place, d'après Luchaire (Annales de la vie de Louis VI, p. 115, nº 236, entre le 5 janvier et le 1er mai 1118, le châtelain Hugues III, dans une sortie, tua le grand-sénéchal d'un coup de lance. Il est naturel de penser que Manassé profita de la disparition du prieur Thibaud, très en faveur auprès du jeune roi, pour soulever contre la libéralité de sa grand'mère maternelle une réclamation d'ailleurs couronnée de succès.
75 Henri Loherenc ou Lorrain fut reconnu gentilhomme (ingenuus) par un jugement de la cour royale. Conseiller de Louis VI, il en reçut, en 1112, les terres d'Aubervilliers, Triel, Mons, Villeneuve, Ablon, la maîtrise des criées du vin à Paris, et d'autres privilèges (R. de Lasteyrie, Cartul gén. de Paris, t. I, p. 151 ; Luchaire, Annales de la vie de Louis VI, nº 136). — En 1117 Louis VI rappelle, au sujet de la chapelle St-Georges de Champeaux, dépendant de St-Magloire, que « Henricus Lotharingus, fidelis noster, predicte capelle reparator et, quibuscumque modis valet, benignus auxiliator, ad capsam in qua corpus B. Maglorii requiescit superargentendam (que propter matris ecclesie necessitatem ex omnium assensu fratrum, fuit disparata et detecta), xii marchas argenti, et ad usus fratrum 1 torcular apud Karronam (Charonne) villam et quicquid habebat in vadimonium super 11 thuribula argentea et calicem argenteum ejusdem ecclesie dédit. « (Ms. I. 5413, fol. 7).
328 Dreux est le cinquième maire de Noisy-le-Grand cité dans le Liber Testamentorum. Il paraît avoir été substitué à Thion, du vivant de celui-ci, car on ne saurait l'intercaler après Gautier et son fils Bertrand. D'ailleurs une notice attribuable à l'année 1109 mentionne Thion sans lui donner le titre de maire. D'autre part, la dernière charte datée figurant dans la première partie du Liber Testamentorum est antérieure au 2 août 1110 (nº131) ; nous sommes dès lors amenés à dater cette notice « vers 1110 », ainsi que les suivants, où Dreux figure encore comme maire.