École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Vaux-de-Cernay » Tome premier 1118-1250 » Première moitié XIIIe siècle » Mai. 1226

" Carta comitis Montisfortis Amalrici, super compositione facta inter nos et ipsum, de usagiis et foresta Aquilin

  • A Double original en parchemin scellé1. — Inv., p. 99, l. 5, nº 1.
  • a Cartulaire de l’abbaye Notre-Dame des Vaux-de-Cernay, de l’ordre de Cîteaux, au diocèse de Paris, éd. Lucien Merlet et Auguste Moutié, Paris, 1857-1858.
D'après a.

Amalricus, Dei gratia, comes Montisfortis1 et Leycestrie, universis presentes litteras inspecturis, salutem in Domino : Noverit universitas vestra quod, cum, inclite recordationis, Ludovicus et Philippus, Francorum reges, concessissent abbatie Vallium Sarnaii in foresta Aquiline usagia quedam, vivum scilicet nemus ad edificia abbatie et mortuum ad ardendum, et super eisdem usagiis inter nos et fratres dicte domus controversia verteretur, eo quod dictis usagiis male utendo, sicut nobis videbatur, excessissent, tandem per amicabilem composicionem sopita est in hunc modum : videlicet quod nos, ob salutem anime nostre et animarum patris et matris nostre et G[uidonis], comitis Bigorre, fratris nostri, et primogenitorum nostrorum assensu, B[eatricis], comitisse, uxoris nostre, et Symonis et Roberti fratrum nostrorum, dedimus et concessimus eidem abbatie, in puram et perpetuam elemosinam, ad opus abbatie et quorundam domorum ipsius, scilicet Essarti-Roberti, Sancti Benedicti, Proverlu, Planeti, Aite, Esbiseors, Sancti Nonni, Creches, Montisfalconis et cellarii de Brueriis, in dicta foresta Aquiline usagium suum, vivum scilicet nemus ad edificia et ad usus necessarios, exceptis eschalaciis, et mortuum ad ardendum, pasnagium porcorum, pastionem animalium et pecorum, excepto quod porci non intrent forestam a . Concessimus etiam dicte abbatie libertates et dona que fecerunt ei inclite memorie Amicia, avia nostra, et Symon karissimus pater noster, videlicet ut ministri seu artifices ipsorum qui cedunt et colligunt ligna ad ardendum vel ad faciendum carbonem, absque contradictione capiant in communi foresta residua lignorum vel arborum que remanent tam ministris quam artificibus suis, qui ad edificia ligna cedunt. De pastione etiam quadraginta porcorum ad usus pauperum in defensis Aquiline, et si que alie libertates in ipsorum litteris continentur, nos vero, sicut easdem concessiones et donationes eidem abbatie fecimus, bona fide sic intelligimus, quod abbas et conventus eisdem bona fide utantur, et sint eisdem contenti et de hiis se teneant pro pacatis, nec nos possint ad aliud coartare. Que omnia ut robur habeant perpetue firmitatis, presens instrumentum sigilli nostri fecimus munimine confirmari. Actum apud Ruppem-Fortem, .


1 Comme nous l'avons vu au nº CCXXXI, Amaury VI n'ajoutait ordinairement à ses titres de duc de Narbonne, de comte de Toulouse et de Leycester, que la simple qualification de seigneur de Montfort. Tous ses prédécesseurs avaient agi de même ; ainsi Simon III, comte d'Évreux, au nº LIV ; Amicie, comtesse de Leycester, au nº CLXXXII ; Simon IV, aux nos CXXII, CXLV, CLV, CLXXVII et CLXXIX. Jamais ces divers personnages ne prennent le titre de comte de Montfort dans les actes émanés de leurs chancelleries ; et si les chroniqueurs contemporains le leur donnent, c'est par confusion avec les autres comtés dont ils étaient titulaires. Dans l'acte de cession qu'il fit en février 1224, n. s., de ses possessions du Languedoc au roi Louis VIII, Amaury se dit tout simplement dominus Montisfortis ; mais dans les lettres de notification qu'il en expédia à la même date aux habitants de Narbonne, le roi lui donne pour la première fois le titre de comes Montisfortis (Hist. du Languedoc, t. III, preuves, col. 290 et 291). C'est donc seulement à partir de cette époque qu'Amaury VI prit, le premier de sa famille, le titre de comte de Montfort. Cependant, malgré la cession dont nous venons de parler, on trouve des chartes de l'an 1238 dans lesquelles il s'intitule encore duc de Narbonne et comte de Toulouse (Hist. de Languedoc, t. III, preuves, col. 387). A. M.
1 Grand sceau de cire verte, sur lacs de soie verte, rouge et jaune. Le comte y est représenté à cheval, galopant à droite, la tête coiffée d'un casque à timbre plat, l'épée haute, vêtu d'une cotte d'armes, portant sur la poitrine son écu, au lion rampant à dextre, et la queue fourchée ; le même lion, mais contourné, est reproduit sur le caparaçon du cheval, au col et à la croupe. Légende : † Sigill. Am [al]ri[ci comitis] Montisfoutis Contre-sceau rond, avec écu triangulaire, au même lion que l'écu du sceau. (Gravés.) Nous avons restitué le mot comitis sur un exemplaire de l'an 1230, décrit par M. de Wailly (Él. de paléogr., t. II, p. 152). Amaury se servait, en 1222, d'un sceau qui portait le même contre-sceau que celui-ci, mais dont nous ne pouvons reproduire la légende entièrement détruite. Il est probable que ce premier sceau ne portait pas le mot comitis. A. M.