1  En 1190, Gaston de Poissy
                  avait de même affranchi l'abbaye des Vaux de Cernay de tout droit de passage par
                  le port de Maisons. Voir nº 
LXXXIV, 
p.
                  103. 
    2  Mathieu 
III succéda,
                  fort jeune encore et sous la tutelle de sa mère, en 1243, à Bouchard
                  
VI, son père, seigneur de Montmorency. Il suivit saint Louis à sa
                  dernière croisade, et l'on croit qu'il mourut avec lui à Tunis, en
                    
1270. 
    3 Jeanne, quatrième fille d'Erard de
                  Brienne, seigneur de Rameru, et de Philippe de Champagne, était mariée avant
                    
1250. Voy. 
P. Anselme, 
t.
                  III, 
p. 571, et André Duchesne, 
Hist. de
                    Montmorency, 
p.
                  164. 
    4 La seigneurie de
                  Conflans-Sainte-Honorine était entrée avant l'an 1094 dans la maison de
                  Montmorency par le mariage d'Agnès, fille d'Yves 
II, comte de
                  Beaumont-sur-Oise, et sœur de Mathieu, aussi comte de Beaumont et chambrier de
                  France, avec Bouchard 
IV, seigneur de Montmorency. Conflans était le
                  premier fief de l'église de Paris, et c'est de là que les descendants de Bouchard
                    
IV, seigneurs de ce lieu, eurent le premier rang parmi les barons
                  auxquels appartenait le droit de porter le dais sur l'évêque de Paris lorsqu'il
                  faisait son entrée solennelle dans son église. Voy. André Duchesne, 
loc. cit., 
p.
                  83. — On sait que le seigneur de Chevreuse partageait cet honneur avec
                  le sire de Montmorency. 
A. M. 
    1 Isabelle de Laval, sœur
                  d'Emme, dame de Laval, mariée avant 1226 à Bouchard 
VI de
                  Montmorency.
 
    2  Trois sceaux en cire verte, sur lacs de soie verte et rouge.
Sceau de Mathieu III de Montmorency. — Rond et de moyenne
                    dimension. Écu couché, aux nouvelles armes de Montmorency, timbré d'un chien
                    courant à dextre. Légende, commençant à l'angle sénestre de l'écu : †
                      S.
                    Mathe......... renciaco * brache. (Gravé, pl. vi, nº
                    5.)
Sceau de Jeanne. — De forme ogivale et de moyenne dimension.
                    Dame debout, la main droite sur la poitrine et tenant un faucon sur le poing
                    gauche. Légende : [† S.] domicelle Iohe
                    vxor....... i
                    Motismoran..... (Gravé, pl. ix,
                    nº 2.)
Sceau d'Isabelle. — Ogival comme le précédent. Dame debout,
                    tenant une fleur de lis de la main droite, et la main gauche posée sur la
                    poitrine. Légende : † S.
                    Isabelle dne.....
 Les deux premiers sceaux nous fourniront des observations importantes pour
                    l'histoire sigillographique de la maison de Montmorency.
 André Duchesne (p. 30 de son Histoire généalogique de la maison
                      de Montmorency) nous apprend que le chien courant fut substitué au paon
                    traditionnel qui figurait au timbre des armes des premiers seigneurs de
                    Montmorency : « Ce qui, dit-il, semble estre advenu depuis Mathieu
                    IV, seigneur de Montmorency, chambellan et admiral de France, ou
                    depuis Jean de Montmorency, son fils, puisque le paon estoit encore sur son
                    timbre au temps du roy Philippe le Bel..... Et certes les armoiries des vieux
                    sceaux enseignent que ce fut Charles, seigneur de Montmorency, mareschal de
                    France, qui le changea pour le chien, régnant le roy Philippe de Valois ; car il
                    y a aux archives de l'église collégiale de Montmorency des lettres de l'an 1345,
                    scellées de petits sceaux de luy et de Jeanne de Roucy, sa femme, où le chien
                    est représenté. « Il donne, en effet, à l'appui de son assertion la gravure de
                    ces deux sceaux.
 Le savant généalogiste semble donc avoir complètement ignoré l'existence du
                    sceau qui nous occupe, et qui prouve que Mathieu III, avant l'an
                    1250, timbrait déjà ses armoiries du chien courant, usage que
                    ses successeurs adoptèrent par la suite.
 Il nous parait constant que le sceau de Mathieu III, tel que nous
                    venons de le décrire et tel que nous l'avons fait graver, fut le premier dont ce
                    seigneur se soit servi. Il doit l'avoir fait faire du vivant de son père, ou du
                    moins pendant sa longue minorité, avant d'être entré dans l'ordre de la
                    chevalerie. On ne trouve, en effet, dans la légende ni le titre de domini, ni celui de militis ; ce dernier même nous
                    semble y être remplacé par cette abréviation presque fruste brache, que nous croyons devoir lire brachelerii pour
                      barchelerii, bachelier. Quant à la légende malheureusement
                    très-mutilée, nous pensons devoir la restituer ainsi : † Sigillvm
                      Mathei de Monte Morenciaco * Brache. Le fils
                    différenciait ordinairement par une brisure ses armoiries de celles de son père
                    encore vivant. On sait qu'après la bataille de Bouvines, Mathieu, connétable de
                    France, augmenta de douze alérions ses armoiries, qui étaient primitivement de
                    quatre, et en plaça quatre à chacun des cantons de la croix de son écu, et cet
                    usage fut invariablement suivi par ses successeurs. La croix de l'écu du sceau
                    de Mathieu III n'est cantonnée que de dix aiglettes posées 2, 2, 3 et
                    3, mais cette circonstance doit être attribuée au défaut d'espace plutôt qu'à
                    une intention de brisure, puisque le sceau du fils était suffisamment
                    différencié de celui de son père par la dissemblance de leurs noms, Bouchard et
                    Mathieu.
 Du reste, Mathieu III ne timbra son écu du chien courant que sur ce
                    premier sceau : on ne le retrouve ni sur le grand sceau équestre, ni sur le
                    contre-sceau dont il se servait en 1260 et 1270, ni sur le contre-sceau dont
                    Jeanne de Brienne, sa femme, usait aux mêmes époques. Duchesne a donné une
                    double gravure de ces deux sceaux, page 22 de son Histoire et
                    118 de ses Preuves. Sur l'écu du cavalier, sur le caparaçon du
                    cheval et sur le contre-sceau on ne trouve que la croix cantonnée de seize
                    alérions avec cette légende autour du sceau : † S.
                    Mathei domini de Montemorenciaco milit.
 Le sceau de Jeanne de Brienne est certainement contemporain des premières
                    années de son mariage, et antérieur à l'époque à laquelle elle devint dame de
                    Montmorency. Elle n'y prend effectivement que le titre de domicella, au lieu de celui de domina, comme elle le
                    fit plus tard, et comme le faisait Isabelle, sa belle-mère. Le sceau de 1260,
                    cité par Duchesne, est d'une dimension double de celui que nous avons décrit :
                    la dame y est représentée dans la même attitude, mais accostée de six aiglettes,
                    avec cette légende : † S.
                    Iohanne domine de Montemorenciaco. Le contre-sceau est parti
                    du lion de Brienne et des seize alérions de Montmorency. A. M.
1 Cette charte fut confirmée au mois d'avril suivant par Renaud de Corbeil,
                    évêque de Paris : « Omnibus presentes litteras inspecturis, Reginaldus,
                    miseratione divina, Parisiensis ecclesie minister indignus, salutem in Domino :
                    Noveritis nos litteras nobilis viri Mathei, domini Montismorenciaci, et Johanne,
                    uxoris ejus, necnon et domine Ysabellis, relicte Buchardi quondam domini
                    Montismorenciaci, vidisse in hec verba, sigillis eorumdem sigillatas : 
 « Nos vero, dictam donationem et quitationem ratas habentes, omnia et singula
                    predicta volumus, concedimus et laudamus, et ad petitionem factam ex parte
                    dictorum nobilium, presentes litteras sigilli nostri munimine roboravimus, in
                    testimonium perpetuum et confirmationem omnium predictorum. Actum anno Domini
                    millesimo CCº quinquagesimo, mense aprili. « (Inv.,
                      p. 27, l. S.)
 Elle fut vidimée en 1275 par l'official de Paris :
Universis presentes litteras inspecturis, officialis curie Parisiensis, salutem
                    in Domino : Notum facimus quod nos litteras infrascriptas, anno Domini
                      Mº CCº LXXº quinto, die sabbati post festum beati Luce evangeliste,
                    vidimus in hec verba : 
 "Transcriptum autem hujusmodi litterarum fecimus sub sigillo curie
                    Parisiensis, salvo jure cujuslibet. Datum anno et die sabbati predictis. » (Inv., p. 27, l. N.)
 Elle fut de nouveau vidimée en 1289, par le prévôt de Paris, en même temps que
                    les lettres de confirmation de Renaud de Corbeil :
A tous ceulx qui ces présentes lettres verront, Jehan de Montigni, garde de la
                    prévosté de Paris, salut : Nous faisons à savoir que nous avons veu deus paires
                    de lettres, dont la teneur est telle : 
 »Desqueles lettres nous faimes transcrit sus le scel de la prévosté de Paris,
                    sauf le droit de chacun, l'an de grâce mil CC quatre vinz et neuf, le
                    jour de feste saint Michel. « (Inv., p. 27,
                      l. S.)