École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Vaux-de-Cernay » Tome second » Première moitié XIVe siècle » 11 jan. 1310, n. s.

" De dono domine Beatricis, quondam domine Caprosie, et aliis hic contentis1. "

  • A Double original en parchemin scellé2. — Inv., p. 28, l. Z.
  • a Cartulaire de l’abbaye Notre-Dame des Vaux-de-Cernay, de l’ordre de Cîteaux, au diocèse de Paris, éd. Lucien Merlet et Auguste Moutié, Paris, 1857-1858.
D'après a.

A touz ceus qui ces présentes lettres verront et orront, Béatriz du Boys, dame de Chevreuse, fame jadis de noble homme de bone mémoire monsieur Anseau, jadis sire de Chevreuse et queu de France2,  : Sachent tuit que nous, pour la grant dévocion que nous avons eue et avons és moisons et és biens spirituels qui sont fez et seront en l'église Nostre Dame des Vaus de Sarnay, desquelx, meennant la grace de Deu, nous espérons estre participant, pour le salu de nostre ame, et pour avoir une chapellenie en ladicte église et une messe chacun jour pardurablement, laquele nous est otroié et promise de l'abbé et du couvent de ladite église, avons donné, quitié et délessié, donnons, quitons et délessons à la devant dite église et au devant diz religieus, en pure et perpétuele aumone, desorendroit perdurablement, à l'usage de ladite chapellenie et pour avoir ladite messe pour nostre chier seigneur, pour nous et pour noz amis, la moitié d'une pièce de bois, si comme elle se comporte, assise en la forest Saint-Denis envers Valences, laquele pièce de bois, nostre chier seigneur dessusdit et nous, achetames et conquestames de nobles personnes monsieur Hue de Bouglainval, chevalier, et de sa fame, movant et tenue en fié ladite pièce de bois de religieus homme et honeste l'abbé de Saint-Denis ; et aveques ce vint et deus souz et demi de cens ou environ que les devant diz religieus nous devoient chacun an , renduz au bois de lez Orfin, pour les héritages qui furent jadis feu Chelet d'Orfin, et pour une autre masure d'emprès. Et promettons en bone foy, etc...............

Et en tesmoing de cey, nous avons seellé ces présentes lectres de nostre propre seel. Ce fu fet et donné .


1 On trouve aussi cette note au dos : Debemus habere duas litteras ; et en effet il existe encore deux originaux de cette pièce dans le fonds de l'abbaye.
2 Dans une charte donnée le 25 avril 1280, nº DCCCXI, t. I, p. 770, les mêmes Anseau de Chevreuse et Béatrix, sa femme, ne prennent que le titre de seigneur et de dame de Maincourt. Ils n'étaient alors que vassaux de la seigneurie de Chevreuse, qui, en juillet 1282, était possédée par Sédille de Chevreuse, leur cousine, veuve de Guillaume Maingot, chevalier, nº DCCCXXXV, t. I, p. 897. C'est probablement après le décès de cette dame qu'ils héritèrent de la seigneurie de Chevreuse. On sait qu'Anseau, grand queux de France et porte-oriflamme, fut tué à la bataille de Mons-en-Puelle en 1304. A. M.

1 Cette donation fut vidimée en juin 1315 par le garde de la prévôté de Paris :

« A touz ceus qui ces présentes lettres verront. Jehan Ploiebauch, garde de la prévosté de Paris, salut : Sachent tuit que nous, l'an de grace mil CCC et quinze, le mardi avant la feste saint Jehan-Baptiste, veismes unes lettres scellées du seel madame Béatrix du Bois, dame de Chevreuse, si comme il apparoit, contenanz ceste fourme :

« Et nous, en cest présent transcript, avons mis le seel de la prévosté de Paris, l'an et le jour dessus dits. » (Inv., p. 407, l. 2, nº 2.)

2 Sceau ogival, en cire brune, sur double queue de parchemin, brisé et très-fruste, laissant apercevoir une dame debout entre deux écus totalement effacés. Légende : .......dv Bois....... Petit contre-sceau, également très-fruste, représentant un écu entouré d'une légende qu'on devine plutôt qu'on ne la lit : † Contreseel Beatriz, dame de Cevrevse (sic). — Nous avons déjà rapporté le sceau de Béatrix, comme dame de Maincourt, t. I, p. 771, et pl. IX, nº 11. Cette dame mourut plusieurs années après son mari, et fut enterrée à côté de lui dans le cloître de l'abbaye des Vaux, où l'on voyait autrefois leurs deux tombes, dont nous donnerons la description au chapitre consacré à l'épigraphie. Sur cette tombe on apercevait quatre écussons, deux aux armes d'Anseau de Chevreuse, le troisième à six annelets, posés trois, deux et un, et le quatrième simplement dentelé. Il est à regretter que le mauvais état de notre sceau ne nous permette pas de reconnaître si les trois écussons qui y sont gravés offraient la même diversité d'armoiries. A. M.