École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Vaux-de-Cernay » Tome premier (2e partie) 1251-1300 » 1291-1300 » 16 mai. 1298

" Pro Philippo le Mercier, condonato nostro. "

  • A Original en parchemin. — Inv., suppl., cart. 2, l. 7.
  • a Cartulaire de l’abbaye Notre-Dame des Vaux-de-Cernay, de l’ordre de Cîteaux, au diocèse de Paris, éd. Lucien Merlet et Auguste Moutié, Paris, 1857-1858.
D'après a.

A touz ceus qui ces présentes lettres verront et oront, Guillaume de Condé, guarde du scel du chatelet de Nogent-le-Rambert, saluz : Nous fesons asavoir que, en la présence Jehan Quociens, noustre clerc juré et establi à ce fere, vindrent monseingneur Nicholas, dit Martel, et monseingneur Michiel, son frère, prestres des Ylles de Guenerre, et recognurent eus avoir vendu et en non de vente quité et délessié, à tourgouz mes perpétuelment, à l'abbé et au covent des Vaus de Sarnoy, tout le droit, touste la propriété, touste la seingneurie, touste l'action réal et personel que il avoient et povoient avoir, par la reson de Benoiste, leur tante, fame jadis Philippe, dit Puille, ou par quelque reson que ce fust, en une meson et és apartenances d'icelle, qui siet en Laurmoie jouste Nogent-le-Rambert1 ; laquele meson desugdiste tient à la meson Simare Fromont, d'une part, et d'autre part à la meson Guillaume l'Orfèvre, en la censive Lourcy, c'est asavoir tout pour le pris de quinze livres de tournois, desquieus quinze livres les devanz diz monseur Nicholas et monseur Michiel, son frère, se tindrent plainement pour bien paiez, et en quitèrent pour eus et pour leur hers l'abbé et le covent desus diz et touz ceus qui, par la reson de l'abbé et du covent desus diz, auront action ou reson en la meson desus diste ; à avoir, à tenir, à poursouair la meson desus diste, ò toustes les appartenances, de l'abbé et du covent desus diz, à tourgouz mes, comme leur prope héritage, sanz jamès riens demander ne réclamer, en ladiste meson ne és apartenances, des devanz diz vendeurs ne de leurs hers, se n'est par cause de retret ; laquele meson desus diste ou toustes les apartenances les devanz diz vendeurs promistrent et guagèrent, pour eus et pour leurs hers, à guarandir, à délivrer et à desfendre contre touz et envers touz à l'abbé et au covent desusdiz, à tourgouz mes, aus us et aus coutumes du pais. Après toustes ces choses desus distes, vindrent, en la présence dudit Jehan Quociens, Pierre le Mercier, bourgeois de Lourmoie, et Jaqueline, sa fame, qui se firent et establirent pleges et principaus guarandisseurs de la meson desus diste et des apartenances d'icelle guarandir à l'abbé et au couvent desus diz à tourgouz. Et se les devanz diz vendeurs et ledit Pierre le Mercier et sa fame ou leur hers desfailloient de guarandir ladiste meson et les apartenances à l'abbé et au covent desus diz à tourgouz, il en obligèrent eus et leurs hers à tenir prison cheis le geolier de Nogent et touz leurs biens et les biens de leur hers, muebles, non muebles, présenz et avenir, pour vendre et adenerer, la prison tenanz, duques à la value de la diste meson et des apartenances, et de la guarandie et des couz et des domages que l'abbé et le covent desus diz auroient et soutandraient par deffaut de guarandie ; desquieus couz et domages l'abé et le covent desus diz ou le porteur de ces lectres sera creuz par leurs ditemenz sanz autre prueve fere. Et si ont renoncié les devanz diz vendeurs à touz amgins, baraz, cauteles, décevances et à toustes autres deffenses qui aidier leur pouroient à aler contre ceste lettre. En tesmoing de ce, nous avons scellées ces lettres du scel de la chatelet dudit Nogent, sauf le droit madame la reine et l'autrui. Ce fu fet l'.


1 La châtellenie de Nogent est une des plus anciennes du pays chartrain. Suivant les historiens du pays chartrain, en 1035, Odolric, abbé de Coulombs et évêque d'Orléans, étant mort, laissa Nogent à Isambert, son frère, qui lui donna son nom, d'où lui vint par corruption celui d'Erambert, Nogentum Eremberti. Ce nom subsista jusqu'au règne de Philippe de Valois, qui mourut dans cette ville en 1350, d'où elle prit le nom de Nogent le Roi, Nogentum Regis. — Mais rien n'est moins prouvé que cette origine du surnom d'Erambert, et, tout en constatant que ce surnom fut conservé jusqu'au quatorzième siècle, nous devons remarquer que celui de le Roi n'est nullement dû au séjour de Philippe VI en cette ville, car nous l'avons déjà vu employé en 1282 (nº DCCCXXXVI, p. 798). L. M.